Cinquième et dernière fois, c'est promis !

Hier soir passaient à la suite l'un de l'autre "La Bonne Année" (1973) puis "Un Homme et une Femme" (1966), tous deux réalisés par Claude Lelouch. Après "La Bonne Année", qui est l'un des meilleurs films de Lelouch (dont je ne suis fan du tout, voilà, c'est dit), j'ai hésité entre aller me coucher et regarder pour la quatrième (ou cinquième ?) fois "Un Homme et une Femme". Pourquoi ? Parce qu'en 1966 quand le film est sorti je n'avais même pas sept ans et ne l'ai donc vu que quelques années plus tard, lorsque j'étais adolescente. Le souvenir (très flou) que j'en ai est que l'on m'avait dit que c'était un chef-d'oeuvre, que le film avait remporté plein de prix, etc. mais que je n'avais pas du tout aimé, et comme toute ado qui se respecte et ne pense pas comme le reste du groupe, j'avais pensé que j'étais probablement un peu anormale. J'avais rempilé quelques années plus tard, à l'âge adulte, et n'avais toujours pas aimé. Comme je dois être un peu maso, j'ai tenté le coup une autre fois vers la quarantaine, j'ai failli partir avant la fin tellement j'étais exaspérée. J'ai dû revoir ce film par hasard à la télévision une quatrième fois, mais cette fois ai éteint avant la fin. Nous en sommes donc à la cinquième fois et à hier soir où j'ai vraiment hésité, en approchant de la soixantaine on se connaît mieux et on n'a plus de temps à perdre mais je me suis dit "Pourquoi pas ?". Alors je confirme aujourd'hui : je n'aime vraiment pas ce film, et ne comprends vraiment pas les nombreuses récompenses qu'il a reçues. Et je ne l'aime pas à cause de quoi et de qui ? A cause de la musique qui me rend dingue, à cause de l'histoire qui aurait pu être réussie (sur le thème de la réparation après le décès d'un conjoint) mais ne l'est pas, en l'espace d'un voyage en train, Anne guérit de la blessure liée à la perte de son mari alors que fréquemment ce n'est quasiment jamais la personne qui vient après le décès d'un conjoint qui est la bonne. Sur la plage Anne et Jean-Louis courent l'un vers l'autre et se jettent dans les bras l'un de l'autre alors que les enfants courent eux aussi vers leurs parents, et après on ne sait pas ce qui leur arrive, ils sont hors champ (en train de faire des pâtés de sable ?), je trouve ça vraiment curieux ! Mais le pire c'est Anouk Aimée, sans doute suis-je faite différemment des autres critiques qui la trouvent excellente... en effet autant je trouve Trintignant parfait (mais a-t-il jamais été médiocre, même jeune ?), autant je la trouve insupportable, chichiteuse, énervante, etc. Bref, j'ai eu du mal à aller au bout à cause d'elle ! Personne n'a donc remarqué qu'elle passe son temps à se tripoter les cheveux comme une adolescente en pleine poussée hormonale, même quand elle fait des courses avec sa fille ? Quel naturel ! Bon allez je me suis lâchée au bout de tant d'années mais ça fait du bien, je n'aime pas ce film et ne le regarderai plus jamais ! Ah, tout de même une gentillesse : Pierre Barouh (qu'il repose en paix puisqu'il vient de décéder) a contribué à faire connaître la bossa nova et c'est un point positif...