Vingt ans avant le Danse Avec Les Loups de Kevin Costner, le réalisateur Elliot Silverstein, ayant précédemment œuvré sur des séries TV (Dr. Kildare, La Quatrième Dimension) et sur un western comique avec Lee Marvin et Jane Fonda (Cat Ballou), réalise ce Man Called Horse qui propose une vision ethnologique de l'univers des indiens sioux.


Intéressant formellement, s'ouvrant notamment sur un magnifique plan montrant un sorcier indien avec en arrière plan une vision d'un ciel rouge crépusculaire de toute beauté, le film est une intéressante incursion dans l'univers des peaux-rouges.


Un lord anglais venu traquer le faisan dans les grands espaces américains se retrouve prisonnier d'une tribu de sioux. Au début il devient esclave, livré aux gémonies et aux moqueries d'une vieille indienne qui le moleste ardemment. Peu à peu il commence par être accepté par les autochtones.
Le schéma narratif est sans surprise et découle principalement de cette acceptation du visage pâle au sein de la communauté indigène. Le personnage interprété par Richard Harris, sorte de dandy frêle et emprunté, est intéressant dans sa construction évolutive.


La mise en scène de Silverstein est quant à elle un peu plus limitative dans le sens du rythme qui souvent s'avère très/trop peu soutenu et se traîne en longueur dans d’interminables scènes d'exposition un peu désuète et parfois niaise, je pense notamment à la bluette naissante entre l'aristocrate anglais et la jeune indienne. Malgré ses quelques défauts significatifs qui empêche le film d'emporter définitivement le morceau, on est tout de même surpris par la brutalité visuelle, c'est souvent directe et sans concessions, et tout ça dans un souci d'authenticité permanent.


Une intéressante incursion dans l'univers des tribus indiennes qui souffre néanmoins de quelques facilités, d'un rythme souvent trop lent et d'une occupation des espaces un peu étriquée quand les magnifiques paysages qui y sont montrés auraient mérité une meilleur exposition. Très documentaire dans son approche, le film se perd parfois dans ses raccourcis schématiques qui aurait gagné à utiliser les ficelles cinématographiques dont il use souvent maladroitement.

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le 7 nov. 2016

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