Françoise, actrice reconnue (Annie Girardot), s’ennuie un peu en couple avec son mari (Marcel Bozzuffi), la monotonie étant rompue par le calendrier de ses tournages. Elle doit justement se rendre à Los Angeles, où elle rencontre Henri, compositeur, qui travaille sur la musique du film (M. Jean-Paul Belmondo). Français naturalisé Italien et marié à une Italienne, il ne manque ni de charme ni de dynamisme. Pour éviter leur solitude mutuelle, ils deviennent amants. Leur liaison, a priori passagère, fonctionne si bien qu’ils pratiquent l’école buissonnière pour la filer. Les deux conjoints commencent à se poser des questions et à s’inquiéter. Leurs déplacements imprévus à Las Vegas et à La Nouvelle Orléans sèment le doute et créent des conversations téléphoniques douces-amères avec les maris et femmes. La précarité de la situation appelle une clarification rapide.
La monotonie et l’usure du couple, les difficultés d’aimer, le hasard des rencontres et la cristallisation du lien sentimental construisent le monde personnel des films de Claude Lelouch. Ici, l’incommunicabilité et l’attraction grandissante entre les deux protagonistes forgent un amour inévitable, à concrétiser ou abandonner à terme, le choix final semblant être opéré. Ce film est rythmé, rondement mené et bien interprété.