Il faut quand même être sacrément fort pour nous scotcher devant notre écran pendant deux heures avec une histoire aussi minimaliste et convenue. Ce qui retient essentiellement l'attention c'est d'abord le jeu des acteurs excellemment dirigés qui s'expriment avec un naturel absolument saisissant. Annie Girardot, une actrice avec laquelle j'ai toujours eu des réticences est ici très bonne, mais Belmondo également prouvant s'il le fallait encore qu'il savait faire autre chose que ses pitreries et cascades de sa période "superflic". Prenant l'aspect d'un road-movie, le film sait retenir notre attention avec l'intégration de scènes désopilantes comme le serveur du restau fasciné par les billets français, ou surréaliste comme la poursuite des indiens imaginaires. La musique est également très efficace. On regrettera que le rôle de Farah Fawcett en escort-girl soit si court (elle est tout de même plus attirante que Girardot non ?), on ne peut pas tout avoir. Un mot sur la fin, que je n'ai pas trop apprécié, j'aurais préféré une fin ouverte où le film se serait terminé juste avant l'atterrissage de l'avion. Du très bon cinéma et du grand Lelouch