Un Illustre Inconnu est un film qui m'a laissé plus que perplexe. Il est décrit comme un thriller alors que, finalement, le métrage n'est que très rarement tendu. Parfois malsain, des fois un peu étrange, mais, en ce qui me concerne, je ne me suis jamais retrouvé à trembler face à un suspense insoutenable.


Pourtant, je suis quand même déçu de voir un autre film français échouer au box-office. Depuis quelques temps, il me semble voir appaire une nouvelle vague de réalisateurs plus ambitieux qui tentent de faire du divertissement "à la française" sans parvenir à trouver la bonne formule. Évidement, il ne s'agit pas là de copier les américains mais plutôt de faire des métrages plus esthétiques, plus dynamiques sans non plus dénaturer notre héritage. Et c'est précisément là qu'Un Illustre Inconnu se place.


Gros problème de cette production, c'est le personnage principal pour lequel je n'ai aucune sympathie, aucune haine, pas le moindre sentiment. Certes, son comportement est malsain et quelques passages m'ont quand même mit mal à l'aise, vu qu'il infiltre le quotidien de gens encore en vie pour leur emprunter leur identité mais... J'ai peut-être trop l'habitude des films ricains justement où, dans ce cas, on aurait déjà vu trois meurtres et quelques visages arrachés avec les dents, je sais pas, mais je trouve tout de même que le personnage manque de folie et de vrais ressentiments. Il est terne, vide et la prestation de Kassowitz n'aide vraiment à se mettre à la place de ce dépressif chronique.


En suite, dans les trucs qui, à mon gout, ne vont pas, c'est que le film cherche trop à étudier ses personnages. Bien sûr que le développement est important et qu'il faut lutter contre les divertissements bas de gamme sans la moindre once d'intelligence. Mais là, dans ce film, ça me pose plusieurs problèmes : Déjà, comme je l'ai dit, à trop vouloir développer le personnage principal, j'ai fini 100% neutre à son égard, plus froid que la neige face à son destin. Mais il y a tous les autres personnages qui m'ont surtout donné l'impression de mettre le récit du film en pause pour se développer. Certains dialogues cassent le rythme et arrivent au moment, laissant forcément retomber la tension du thriller. Et aussi la philosophie à la fin qui m'a fait lever le sourcil et ricaner dans mon coin... Je ne suis pas, et je ne serai jamais d'accord avec ce que dit le personnage principal à la fin.


Par contre ! Par bien des aspects, le film est intéressant. J'adore voir le personnage principal s'entrainer à emprunter une vie, j'adore les maquillages et quelques (rares) passages sont bien tendus tout en rendant bien compte du désordre mental du bonhomme. Le scénario part sur de bonnes bases mais se termine de manière un peu "sucrée".


C'est vraiment idiot qu'un film comme ça, où on suit un personnage aussi original termine avec l'enjeu le plus classique du monde "sauver l'enfant pour se racheter". C'est pas inintéressant vu qu'il rachète sa conduite et celle du violoncelliste mais c'est quand même un peu balourd.


J'aime bien aussi l'idée du "voleur de vies", dans le sens où le doute persiste quant à sa vraie identité.


Bref, Un Illustre Inconnu est un film sympathique mais qui ne m'a pas conquis pour autant. Cependant, je vous conseille quand même d'y jeter un œil. Ca faisait très longtemps que je n'avais regardé la moindre production hexagonale et j'avoue que, malgré tout, j'ai pas énormément regretté d'avoir tenté le coup.

GrenKopun
5
Écrit par

Créée

le 27 avr. 2015

Critique lue 1.2K fois

3 j'aime

GrenKopun

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

3

D'autres avis sur Un illustre inconnu

Un illustre inconnu
Gand-Alf
4

Le bal des gros pifs.

Scénariste sur les films d'animation expérimentaux Renaissance et The Prodigies, et coauteur de la pièce à succès Le prénom (ainsi que de son adaptation cinématographique), Matthieu Delaporte passe...

le 23 nov. 2015

17 j'aime

1

Un illustre inconnu
Nicolas_Thollet
6

Crise identitaire ... la solution ultime !

Sébastien Nicolas a la quarantaine, célibataire, sans enfants. Agent immobilier discret en journée, le soir il s’isole dans son sous-sol aménagé, confectionne des masques, change sa voix, et vit le...

le 23 mars 2015

9 j'aime

5

Un illustre inconnu
epitafe
7

Visage chimique, monde mécanique

À 42 ans, Sébastien Nicolas branche tous les appareils à gaz de la maison, s'installe dans la cuisine, dépose sa tête dans le four, et, briquet et déflagration aidant, se suicide. Jusqu'à cet âge-là,...

le 20 nov. 2014

8 j'aime

Du même critique

Old Boy
GrenKopun
10

Rire.

Le cinéma sud-coréen a quelque chose d'assez fascinant. Il faut bien avouer que dès les premières minutes d'un de leurs films, je me sens déjà dépaysé. Dans cette région du monde, les codes de...

le 4 sept. 2015

8 j'aime

3

Only God Forgives
GrenKopun
8

Rouge.

Qu'est ce que l'Art ? Pour certains philosophes, l'Art, c'est lorsqu'il y a un groupe de réflexion qui se forme autour d'une œuvre. En ce sens, on peut largement dire que Only God Forgives en est,...

le 16 févr. 2015

8 j'aime

2

The Cell
GrenKopun
7

Une excellente surprise pour les amateurs de série B qui ont du cœur.

Bon, déjà, l'affiche m'a menti, ça commence mal. On nous montre une J-Lo en petite tenue moulante et une esthétique visiblement assez orientale mais en fait non (Remboursé !!!). Jennifer Lopez, quant...

le 14 sept. 2014

7 j'aime

1