Un jour de perm à New York

ll ne faut pas se fier aux apparences, Un jour à New York n'est pas du tout un préquel d'un Jour de Pluie à New York de Woody Allen. Au contraire il semble faire beau durant tout le film, que ce soit sous le soleil ou grâce aux sourires des acteurs et des actrices qui apparaissent sous leur meilleur jour.

Stanley Donen et Gene Kelly ont profité des droits cinématographiques acquis pour adapter la comédie musicale On The Town de 1944 sur un livret de Betty Comden et Adolph Green et une musique additionnelle de Leonard Bernstein. Les acteurs-danseurs sont au summum de leur jeunesse et de leur enthousiasme et bien mis en valeur dans les différentes chorégraphies. Seule le personnage de la copine écervelée Lucy (Alice Pearse) qui apporte une note burlesque un peu gênante pourrait avoir inspiré Elle Faning dans le film de Woody Allen dans son rôle de cruche intégrale.

Mais cette seule restriction faite, l'essentiel bien sûr n'est pas là. Un jour à New York (comédie en 3 actes) est une comédie musicale qui se laisse voir comme un pur divertissement avec des interprètes prestigieux mis en valeur par l'affiche et d'autres moins prestigieux mais tout aussi talentueux. Les metteurs en scène ont même eu la précaution d'offrir à chacun des six interprètes principaux le même temps de présence à l'écran, avec un solo pour chacun.

Miss Métro, c'est top

Trois marins de la flotte américaine Gaby, Chip et Ozzie sont en permission à New York pour vingt quatre heures seulement. Ils comptent bien en profiter pour faire quelques rencontres féminines. Gaby (Gene Kelly) tombe amoureux de la photo de Miss Métro (Vera-Ellen), la rencontre dans le métro pour en être séparé rapidement. Il va tout faire pour la retrouver et va entraîner ses copains aux quatre coins de la ville. On the Town marque ainsi le jour où la comédie musicale est descendue dans la rue (et est montée sur la terrasse).

Chip (Frank Sinatra) va rencontrer Brunhilde (Betty Garret), une chauffeur de taxi très dynamique, et Ozzie (Jules Munshin) va rencontrer Claire la scientifique (Ann Miller) au musée ethnographique. Claire flashe sur lui à cause de sa ressemblance avec un homme préhistorique.

Empire State Building, c'est dingue

Après avoir démoli sans le vouloir le squelette d'un dinosaure, les marins feront une course-poursuite avec des policiers d'opérette depuis le haut de l'Empire State Building. En fin de compte Gaby retrouvera Miss Métro sur une scène de music-hall. Honteuse de ses origines, elle avouera avoir menti en se faisant passer pour une riche héritière.

L’intrigue avec ses situations improbables n’est évidemment qu’un prétexte à une succession de chorégraphies colorées et de chansons qui s'enchaînent dans la joie, la bonne humeur et un rythme endiablé. Même si je ne suis pas fan de ses mélodies, la musique de Léonard Bernstein fait preuve d’une énergie qui ne se dément pas tout au long du film.

♫ New York, New York, It's a wonderful Town ♫

Un jour à New York est un film qui rend heureux. Trois ans avant «Chantons sous la pluie», Gene Kelly et Stanley Donen livrent une fantaisie musicale réussie. Stanley Donen démontre aussi sa philosophie particulière du cinéma :
« Tourner un film, c'est comme faire l'amour, quand c'est bien, c'est très bien ; quand c'est pas terrible, c'est bien quand même… ». Un Jour à New York est plus qu'un must de l'âge d'or hollywoodien, c'est un film intemporel.