Un jour sans fin par Botwin
Je l'ai entamé avec une petite appréhension. J'ai vu l'épisode d'X-Files, celui de Charmed, et sans doute d'autres références au concept du film avant de le voir lui-même. Dans tous les cas précédents, la répétition de la journée installait une certaine routine sur les cordes de laquelle on ne cessait de tirer, avec toujours les mêmes trajets, les mêmes personnages et répliques ; dans l'optique d'un comique de répétition.
C'est assez naturellement que je m'attendais à retrouver ça dans "Groundhog Day" - il n'en est pourtant absolument rien. Harold Ramis réussit un tour de force : celui de nous faire vivre la même journée de mille façons différentes, avec un nombre impressionant d'approches. Le jour de la marmotte se décline en une journée de folie, de tendresse, de déception, de violence, d'humour... dans un tourbillon aussi bordélique qu'ordonné, qui déconstruit et reconstruit parfaitement bien le personnage principal.
Ainsi, on ne s'ennuie pas une seconde. Les bonnes idées se succèdent, s'empilent sans jamais se faire de l'ombre. Les deux acteurs principaux jouent terriblement bien - mention spéciale à Andie MacDowell, dont le sourire et la finesse sont délicieux. Et puis "Groundhog Day", c'est avant tout une comédie. Une comédie qui n'est ni vulgaire, ni poussive, ni méchante. On est à mille lieues de Bruce Tout Puissant ou du Docteur Foldingue.
Et si on ne rit pas toutes les deux secondes, on a toujours le sourire aux lèvres.
Le 9, et non le 10, c'est pour le début. Les trente premières minutes restent assez pénibles et installent une ambiance morose qui disparaît heureusement très vite. Quoi qu'il en soit, ne vous laissez pas avoir par cette amorce peu aguicheuse ; le reste offre de purs moments de cinéma, sans morale trop niaise (ou alors, la pilule passe bien), tout en subitlité et en grâce. À voir d'urgence !