Ce titre concerne tout autant le protagoniste principal de ce film culte que moi-même. Si j'en avais déjà entendu parler et vu des extraits, je n'avais jamais vu ce film en entier en vingt années de vie. Un sacrilège ? Peut-être pour certains, même si je ne pense pas que ce soit ma pire lacune. Mais la vérité est que ces failles, j'essaie de les combler, le cinéma est un source sans fin de films et de découvertes, tout comme le film est plus qu'une journée sans fin, c'est aussi des émotions, des vérités et des scènes cultes sans fin. Aujourd'hui, j'ai comblé cette lacune, et je ne le regrette pas du tout, à vrai dire.

Un jour sans Fin se base sur un postulat qui parait aujourd'hui étrangement classique, mais à vrai dire, ce statut est justement dû à ce film qui a su poser les bases d'une ingénieuse idée qui deviendra culte, et sera de nouveau exploité par d'autres films et dessins animés, à tort à travers, à tel point que ce pitch parait aujourd'hui presque téléphoné si on ne le prend pas dans son époque. Mais bien évidemment, je l'ai fait personnellement, et avec cette ouverture d'esprit, on se rend vite compte de la qualité de cette comédie. Bien loin de se contenter d'une idée de base intéressante et de la laisser couler pour porter toute l'oeuvre, Harold Ramis ne fait pas cette erreur et exploite son idée jusqu'au bout. Grâce à lui, on verra notre héros, à la base cynique, blasé et égocentrique, passer par tous les états : D'abord l'étonnement le plus complet, la compréhension classique de l'événement par l'improbabilité. Puis, quand l'ébahissement est passé, il fait ce que nous nous imaginerions tous faire dans une telle situation : Ce que l'on veut. Et pour le coup, notre cher Bill Murray se fait véritablement plaisir, redoublant sans cesse d'originalité et d'ingéniosité pour faire ce qu'il souhaite. Cependant, ce rêve ne durera pas longtemps, puisque l'état de dépression et de lassitude va vite arriver. Devoir encaisser toujours les mêmes mécaniques, toujours les mêmes situations, connaître tout ce qui l'entoure par cœur sans plus aucune fantaisie dans la vie, jusqu'à essayer vainement la voie du suicide. Puis finalement, à travers l'amour, véritable, évidemment, Phil comprend pourquoi la vie ne tient parfois qu'à un "fil" (haha, pardon), et prenant vraiment conscience de l'importance d'y donner un sens, l'homme va commencer à utiliser sa "malédiction" pour aider son entourage, être vraiment lui-même, jusqu'à finalement se libérer et pouvoir vivre avec une véritable envie d'être heureux.

Sur un scénario très exploité et très bien acheminé, le réalisateur nous fait prendre conscience en une heure et demie de la valeur de la vie qui nous entoure, et a de quoi redonner des couleurs aux plus déprimés et blasés de la vie, ce qui en fait une source de bonheur à regarder sans retenue. Le film nous fait passer par tous les états, nous faisant rire la grande majorité du temps, mais sachant également nous émouvoir (sans m'y attendre, j'ai mouillé des yeux lors de la scène consacré au mendiant, je n'ai rien vu venir...), dans une panoplie d'émotions sans fin. Les acteurs sont plutôt bons dans l'ensemble, en particulier Bill Murray qui joue à perfection son rôle de "connard" avec pourtant un bon fond. L'ambiance musicale va parfaitement à celle du film en général et la photographie est fort sympathique pour l'époque. Cependant, un Jour sans Fin reste pas mal dans les clichés de comédie romantique, dans le sens où l'histoire amoureuse est pas mal clichée et courue d'avance. Mais si cela reste plutôt supportable, la fin reste la fin, clairement trop mièvre et expédiée, qui laissera une pointe de déception sur la langue de toutes les personnes peu adeptes de ce style de film ou qui en ont plus que marre des téléfilms prévisibles et téléphonés passant régulièrement sur les grandes chaînes. Mais malgré cela, cette déception probable, et que l'on ne vivra pas tous, on se souvient tout de même de la qualité globale du film qui est difficile à contredire, et tous les bons moments qu'on y a passé nous marque inlassablement. Là où j'avais peur que Sens Critique soit tombé dans le piège du film culte surcoté, j'ai réussi à être agréablement surpris et à être aussi dénaturé que le héros lui-même.

Une très bonne oeuvre, donc, à ne rater sous aucun prétexte, pas seulement parce que ce film est culte, mais surtout parce que vous ne verrez jamais ce postulat aussi abouti et divertissant, sans parler des émotions procurées. Un plaisir sans fin.
Capitaine-Bravo
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le 1 févr. 2015

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Capitaine Bravo

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