Comme l'indique le titre, Masako et Yuzo ont l'occasion de passer un merveilleux dimanche, unique jour de la semaine où ils peuvent se voir, passant leur temps à rêver d'une vie meilleure dans un Tokyo en ruine.


C'est à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale qu'Akira Kurosawa nous immerge avec Un Merveilleux Dimanche, proposant de suivre un couple contraint de ne se voir qu'une seule journée par semaine, et faisant de ce dimanche l'occasion de s'éloigner et oublier les soucis du quotidien. Kurosawa semble d'abord dépeindre une vie compliquée dans un Tokyo brisé, où tout est inaccessible malgré un marché noir omniprésent.


C'est l'espoir qui va alors pendre au nez du couple, ainsi que planer sur l'ensemble du long-métrage, offrant un saisissant contraste avec une misère qui se trouve à chaque coin de rue. Kurosawa met en scène avec intelligence, subtilité et émotion le portrait d'une femme lumineuse se battant pour surmonter de difficiles épreuves, ainsi que d'un couple où le rêve est toujours permis ou encore d'une ville dévastée et de la vie des japonais d'alors. Sans que ce soit réellement transcendant, ça n'en reste pas moins très bien maîtrisé par le futur metteur en scène de Rashomon qui donne de l'intérêt à son oeuvre, ainsi qu'une douce mélancolie comme agréable parfum.


Tout en restant concentré sur une seule journée, il dépeint avec brio la misère d'une capitale fragile, et le ton social est assez intéressant, notamment lorsque le lyrisme entourant le couple principal est aussi présent. Quelques séquences se révèlent mémorables, notamment lorsque Kurosawa se montre poétique à l'image du vent et des premières feuilles d'automnes. La photographie en noir et blanc est assez belle tandis qu'Isao Numasaki et Chieko Nakakita se montrent irréprochables, sachant faire ressortir les émotions des personnages.


Sans être transcendant, Akira Kurosawa livre avec Un Merveilleux Dimanche une oeuvre sociale et poétique où l'émotion et le rêve prennent le pas sur la dure réalité et la misère d'un Tokyo brisé par la guerre.

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le 27 févr. 2017

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Docteur_Jivago

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