Un roi au Zamunda

Amazon Prime a (encore) récupéré les droits de diffusion d'un film qui devait sortir en salles ! Réjouissant, non ?

Bon alors pas du tout, et en l’occurrence il s'agit de recyclage hollywoodien avec une suite d'Un prince à New York. La bonne surprise du film c'est qu'on retrouve beaucoup de personnages du premier film 30 ans après, ça fait quand même quelque chose. Mais en dehors de ça non seulement ça fait tellement référence au premier film que si je ne l'avais pas vu juste avant j'aurais trouvé ça encore plus mauvais, mais en plus tous les nouveaux gags ou personnages peinent à fonctionner à l'écran. D'ailleurs pour les nouveaux personnages c'est d'autant plus dommage que Leslie Jones est très compétente pour faire des scènes rigolotes, alors la laisser en roue libre comme ça c'est juste du gâchis.

Déjà le titre est mensonger, je suis surpris qu'il y ait eu une telle flemme pour donner un titre à ce film. Coming 2 America ? Dans un film où on passe 5 minutes top chrono à New York ?! Appelez ça Coming to Zamunda et basta... Zamunda qui pue le faux d'ailleurs. Dans le premier film c'était une caricature de royaume, ici on est dans une caricature de la culture africaine plus ridicule que drôle avec des fonds verts et un lion numérique...

On a les mêmes scénaristes que pour le premier film à l'écriture, mais non seulement la réalisation ne suit pas en dehors des scènes musicales, mais en plus les personnages sont trop nombreux pour rien et ça donnent beaucoup de sous-intrigues sans intérêt. Un non-sens aussi, c'est le personnage d'Eddie Murphy lui-même. Qu'il ait changé après avoir retrouvé sa vie princière, c'est logique, mais venant du jeune naïf qui a trouvé l'amour "à la loyale" je trouve ça chaud d'être autant préoccupé par une potentielle descendance masculine. Ça ne ressemble pas à celui qu'on a connu et ça ne le rend pas très sympathique.

Il y a aussi du rajeunissement numérique dans ce film avec un flashback, et c'est pas trop mal fichu, c'est assez rare pour être signalé, et un joli clin d’œil à Prince. J'ai du mal à croire que ce soit le même réalisateur que Dolemite Is My Name à la caméra, je ne sais pas si c'est le fait d'avoir vu le film de John Landis juste avant qui a renforcé cette impression mais le montage était plus rapide et l'action pas très bien filmée, ce qui est dommage parce que pour les scènes musicales Craig Brewer fait du bon boulot.

Le moment le plus agréable du film pour moi c'était le générique de fin, parce qu'on sent que ce tournage était festif, que ça a dû faire très plaisir à tous ces acteurs de se retrouver des années plus tard et parce qu'il y a une petite surprise musicale au générique de fin que je ne divulgâcherai pas.

Si vous avez bien le premier en tête, que vous aimez bien le film de Landis et que vous n'attendez pas grand chose de cette suite, ça vous passera le temps, mais sinon franchement ne tentez même pas le coup.