Un chauffeur de taxi marié de 70 ans et un homme divorcé et retraité se rencontrent et tombent amoureux. Plutôt que de Printemps à Hong-Kong, il s'agit d'automne tardif, si l'on considère l'âge de ses deux principaux protagonistes. Plus sérieusement, le film raconte avec pudeur non pas seulement une liaison entre séniors mais surtout les compromis et les petits arrangements que ces deux hommes, tous les deux grands-pères, ont dû consentir, tant du point de vue social que familial, pour vivre leurs véritables orientations sexuelles. Attention, ce n'est pas du tout un film militant (quoique) et encore moins une bluette sentimentale du troisième âge même si bienveillance et tendresse à l'égard des personnages y sont évidents. Le film, mis en scène sobrement mais avec goût, et très juste sur le plan de l'interprétation, ne cherche pas à dramatiser de clandestines relations, préférant adopter un ton doux/amer et mélancolique, dressant par ailleurs des tableaux familiaux qui ne manquent pas d'un certain humour ou peut-être encore davantage d'une lucide ironie. Un printemps à Hong-Kong rejoint donc Deux et Les héritières, avec un égal talent, montrant que quel que soit le continent, les pressions sociales sont peu ou prou partout les mêmes. Jeune cinéaste hongkongais qui a consacré ses trois premiers longs-métrages à des sujets "gays", Ray Yeung montre en tous cas déjà une très belle maîtrise et une grande délicatesse dans la narration et la réalisation.

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le 20 nov. 2020

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