Cette critique fait partie de la liste "48Hrs with Walter Hill".
https://www.senscritique.com/liste/48Hrs_with_Walter_Hill/1587246


Décidément, Walter Hill est un réalisateur touche à tout!


Après le buddy-movie (48Hrs. et sa suite, Red Heat), l
-e musical-beat'em up (Streets of Fire),
-le drame historique (Geronimo: An American Legend),
-le streetgang comic (The Warriors)
-et le western (Wild Bill),
voici l'ami Walter avec un jail-boxing!


Après le crash Supernova (remonté et modifié par Jack Sholder puis Coppola pour un résultat catastrophique), Hill est sur le point d'arrêter sa carrière.
Amer à juste titre, il revient au cinéma 2 ans plus tard et choisit d'illustrer son nouveau film sur un sport qui lui plait depuis toujours: la boxe.


Titillé par l'affaire Mike Tyson (accusé de viol et incarcéré en 1992), Hill et son comparse David Giler (son compagnon d'écriture sur les trois premiers Alien et co-producteur au sein de Brandywine, la boite de prod derrière toute la franchise Alien) écrivent donc un scénario s'inspirant de cet "évènement", partant d'une réflexion toute simple: et si Tyson avait été défié par un boxeur émérite durant son séjour en prison...


De son côté, Wesley Snipes eut vent du projet (avant même que le scénario ne soit écrit) et déclara être intéressé pour y figurer.


Hill n'hésita pas une seconde et rencontra Ving Rhame**s peu après, pour lui proposer le rôle de l'adversaire...
...ce qui ne fut pas du goût des (multiples) producteurs, car ceux-ci souhaitaient un acteur blanc pour faire face à **Snipes
, élargissant du coup de (soi-disant) meilleures retombées commerciales.
Mais Hill refusa tout net, arguant du fait que le dernier boxeur Blanc de renom, remontait à 1956 avec le champion Rocky Marciano.
Voulant être crédible dans son projet, Hill avait toujours imaginé que ses deux boxeurs seraient des Noirs.
Et c'est ainsi que Snipes et Rhames se partagèrent l'affiche...


Crédibilité toujours, les deux acteurs s'entrainèrent avec des professionnels et se passèrent de doublures pour le fameux combat final.


Mais Undisputed ne parle pas que de boxe, il y est aussi question de l'influence de la Mafia sur les prisons (au travers du personnages de Mendy Ripstein), de l'instruction sur l'accusation de viol porté à l'encontre du champion de boxe George "Iceman" Chambers et du monde fermé de cet univers carcéral, perdu au milieu du désert du Nevada.


Hill nous livre une réalisation très punchy et insère des flashbacks pour dévoiler le passé de ses deux protagonistes principaux.
En regardant le film, 2 questions se posent à la fin:
1. Qui est donc le bad guy du film, puisque ce sont deux prisonniers (l'un est accusé de viol et l'autre est un meurtrier),
2.Est-ce que Iceman est réellement coupable de viol? (Hill répondra ceci: "It is absolutely ambiguous in this movie, ambiguous in the sense that it is very clear that he believes himself to be innocent. It is also absolutely clear that the woman involved believes herself to have been abused and raped...".


Quoiqu'il en soit, Iceman se fait détester immédiatement par les détenus, de par sa fatuité sans borne.
Ce qui amènera d'ailleurs les Aryens et les Noirs à se rallier contre lui, pour la prise de paris sur l'issue du match "off" tant attendu.


Niveau casting, le duo vedette est parfait tandis que Peter Falk compose un personnage que je n'avais jamais vu dans sa filmo, soit un mafieux au langage grossier et sachant user de son influence sur la vie carcérale (il faut voir la discussion qu'il entretient avec le directeur de la prison, en lui contant l'histoire arrivé au maire d'une ville qui s'opposait à l'ouverture d'un casino, menace à peine voilée à l'encontre de son interlocuteur).


Undisputed est un sacré bon petit film sans temps mort, qui se regarde avec plaisir.


"Two guys fighting to the finish, but just one guy wins because he's the better man, and that's what the god damned sport is about."

Franck_Plissken
8
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le 29 janv. 2017

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The Lizard King

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