Un singe en hiver par Alligator
Pour moi monument du cinéma français. C'est un film qui regorge de bijoux : des scènes aux dialogues ciselés de main de maître par messire Audiard, des acteurs qui ont parfaitement en bouche cette délicate prose. La photo noir&blanc de Louis Page est magnifiée par un cinémascope totalement à la pogne d'un Henri Verneuil connaisseur et impeccable comme toujours.
Sa réalisation comme sa mise en scène sont au service de l'histoire et des acteurs. Ce sont eux qui font le film, ici le chef d'oeuvre, et il est bien malaisé de passer son égo après ceux des autres pour mettre en relief la beauté et la poésie de la réunion Audiard/Blondin. Mais Verneuil y parvient haut la main.
Un grand voyage dans l'ivresse et la non convenance, dans la tristesse et la nostalgie, dans le grandiloquent et le panache. Apologie de l'alcoolisme? Niet, apologie de l'ivresse! On ne compte plus les scènes d'anthologie, ni les répliques classiques. Bref : immanquable! C'en est même honteux qu'on soit deux seulement à l'avoir côté.