C'est une très belle rencontre le temps d'un film que l'on vit comme une récré. Les dialogues d'Audiard toujours aussi drolatiques (dont je n'avais profité jusqu'à maintenant que dans Les tontons flingueurs), incarnés avec fort talent par le vieux Gabin face au jeune Belmondo.

Gabin campe un rôle parfaitement à sa mesure, il a une présence impressionnante à l'écran. Belmondo n'est pas en reste, offrant une prestation moins imposante et plus cabotine face à ce monstre de cinéma, mais tout aussi intéressante et jolie.

On peut dire que Belmondo joue en quelque sorte le rôle de Gabin en plus jeune, perdu dans ses souvenirs de voyages, seulement pas du même pays. D'ailleurs on voit bien que le personnage de Gabin lui-même s'en rend compte, s'il défend contre tous ce jeune qui boit sans modération jusqu'à se retrouver à reconstituer une corrida en pleine rue, c'est bien qu'il se retrouve en lui et essaie forcément de lui venir en aide.

Le film est une petite récré dans deux vies différentes représentée parfaitement par le fait en quelque sorte par les similitudes entre le début et la fin, les deux compères qui se soûlent dans le même bar (même si Gabin change de compère entre le début et la fin), et cette scène de beuverie se terminant invariablement par des explosions, bien qu'évidemment celles de la fin soient absolument plus joyeuses qu'au début, montrant bien que cette histoire l'a été aussi.

Bien que l'image se termine de façon un tant soit peu mélancolique pour Gabin, Belmondo vogue lui vers de nouvelles aventures, moins grandiloquentes mais tout aussi importantes.

C'est un beau moment de vie, de folie, de cinéma, porté par deux acteurs de générations bien différentes mais fonctionnant si bien ensemble.

Créée

le 17 févr. 2013

Critique lue 730 fois

21 j'aime

Northevil

Écrit par

Critique lue 730 fois

21

D'autres avis sur Un singe en hiver

Un singe en hiver
voiron
8

Critique de Un singe en hiver par voiron

Un singe en hiver, film d’Henri Verneuil de1962, adapté d’un roman d’Antoine Blondin du même nom. Jean Paul Belmondo nous laisse une filmographie impressionnante. Parmi tous ses films, le film Un...

le 21 sept. 2021

74 j'aime

26

Un singe en hiver
JZD
10

Mourir saoûl, c'est mourir debout !

Je vous accorde que j'avais sans doute terriblement soif, avant de commencer ; peut être que le film ne vaut pas tant, mais est-ce important ? Ce film est la rencontre entre deux alcoolismes, entre...

le 26 déc. 2011

66 j'aime

17

Un singe en hiver
SBoisse
10

Un singe en hiver : un chef d’oeuvre à déguster avec modération

Quelle belle rencontre que celle de trois monstres sacrés du Septième art gaulois – Henri Verneuil, Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo – et de deux des plus fines plumes de notre littérature...

le 27 août 2015

65 j'aime

7

Du même critique

Quand passent les cigognes
Northevil
10

Russie, je t'aime

Décidément, j'aime et j'admire le cinéma russe. Je l'avais découvert avec Eisenstein, poursuivi avec Sokourov, Tarkovski ou encore Vertov il y a seulement 2 jours avec L'homme à la caméra, une autre...

le 11 mars 2013

48 j'aime

1

La Mort aux trousses
Northevil
10

Mon Hitchcock préféré, que dire de plus ?

Mon Hitchcock favori, et le premier que j'ai vu de lui (relation de cause à effet, qui sait ?) En tout cas, j'ai passé un moment excellent en compagnie de ce Cary Grant formidable, aussi bon dans...

le 25 mai 2012

44 j'aime

11

Spring Breakers
Northevil
9

Fluorescente adolescence

Je dois avouer que, comme beaucoup de gens je pense, la première fois que j'ai vu la bande-annonce de ce film, je ne m'attendais pas à découvrir une œuvre aussi exceptionnelle qui fait déjà partie de...

le 11 mars 2013

40 j'aime

6