Le pli est pris depuis 14, peut être avant, on résout le réel et sa dichotomie avec nos souhaits dans l'alcool. Ici, outre 2 acteurs absolument sublimes, (Dieu sait que je déteste Gabin, mais là il est génial) on découvre un aphorisme caché dans l'alcool dont s'abreuvent les héros: dans in vino veritas il y a plus que le second degré où nous mène la deshinibition. Ici un homme renonce à ses promesses non parce qu'il s'ennuie mais parce qu'il ne sait pas se dépasser autrement, et l'autre (Belmondo), empreint des 60's se livre à son devoir (d'aimer son enfant) sans y croire vraiment, me semble-t-il. Mais c'était l'époque, les enfants n'étaient pas vraiment aimables et les pères n'osaient pas leur demander de résoudre leurs contradictions, je crois même qu'ils n'osaient les affronter. Pourtant ils étaient sensibles, c'est ce qui donne à ce film toute son ampleur. On n'est pas en 2 D mais en 3D, si les héros se rejoignent dans l'alcool c'est à la fois qu'ils sont malhabiles et en ont gros sur la patate. Ils ne savent plus exister ont des codes à côté de leur monde. Celui qui se frustre depuis 20 ans est proche de celui qui déclenche la crise alcoolique parce qu'on ne peut réfréner qui l'on est trop longtemps sans en souffrir. Il reste de ce film à la fois cocasse triste et baroque un goût de liberté en demi teinte, gâché par un inévitable goût de cendres, prix de tous les excès. Pourtant cela reste 1 grand, voire 1 très grand film parce qu'il est humain. Pour un écho en musique voir Big Mama et sa savoureuse chanson éponyme (un singe en hiver)