En premier lieu on est transporté par l'atmosphère étouffante, glauque de la Nouvelle Orléans, magnifiquement reconstituée. Puis l'on prend le jeu des comédiens dans la tête comme une bouffée de talents et de justesse. Il faut rendre grâce à l'animal Brando, la fragile Hunter et évidemment la lente agonie psychique de Leigh.

On sent en fin de compte que l'histoire dépasse ses personnages si j'ose dire. Le texte de Williams nait d'étouffements, de convulsions morales, de contradictions déstructurantes, d'une lente fermentation nauséeuse d'un sexe inabouti, d'une morale de plomb et de la confrontation malaisée des classes sociales.

Tumulte et abysses.
Alligator
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le 21 févr. 2013

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