Je n'oublie jamais une jolie femme. Surtout les belles plantes brunes. C'est que les sublimes brunes ténébreuses, cela a toujours eu le don de me fasciner. De me faire craquer aussi, mais j'ai surtout envie de parler de fascination. Parce qu'il y a cette perpétuelle impression de ne pas réussir à lire en elles. Parce qu'elles ont pour la plupart une douce aura mélancolique dont l'esthétique harmonieuse tend à épouser un cadre plutôt qu'à l'illuminer. Bref, tout ça pour dire que je n'oublie jamais une jolie brune. Mais là, j'ai eu un doute. Cette Odette Yustman, j'étais certain de l'avoir vu quelque part. Impossible de m'en souvenir. Pourtant le cinéaste insiste sur le corps de la demoiselle en multipliant les plans sur son postérieur ferme aux contours étonnamment bien dessinés. À coup sûr, lui aussi est branché brunes. Faut dire, celle-là est particulièrement jolie, avec son faux-air de Jennifer Connelly et son jeu d'actrice proche de celui de Jessica Alba. Zut me dis-je ! J'étais sûr de l'avoir vu dans un film récent ! Et puis boum ! Crack ! Hop ! Un flash : Odette Yustman, la ravissante Beth de Cloverfield. Comment avais-je pu ne pas m'en rappeler sur l'instant ? Cette actrice sensuelle et charmante qui poussa Michael Stahl-David à braver la mort alors qu'un cousin de Godzilla ravageait New York. Pour une pareille beauté, nul doute que j'aurai fait preuve de la même stupi... euh du même courage !

...Pardon ? Le film ? Quoi, quel film ? Ah, Unborn ! Effectivement, je n'en parle pas beaucoup. En même temps, mon monologue sexiste et volontairement puéril résume à lui seul l'intérêt de cette daube. De clichés en clichés (le sempiternel jeu sur les miroirs, la soudaineté des cuts de plans maintes fois usitée, les pics sonores accompagnant les instants d'épouvante, le hors-champ horrifique latent convoqué à travers la frayeur lisible dans le regard du personnage principal, jusqu'à des séquences entières recrachées plan par plan, avec le même angle de prise de vue, avec le même effet attendu), David S. Goyer continue de prouver avec une constance déconcertante qu'on devrait lui interdire de mettre en scène ses scénarios. Mieux, on devrait pour bien faire lui interdire de toucher une caméra et lui conseiller de rester plume à la main dans un domaine qui l'a vu se faire connaître. Et encore, sa carrière de scénariste n'est guère plus glorieuse, puisque depuis Dark City en 1998, ses scripts n'ont pas été des plus brillants (il n'y a qu'à se pencher sur celui de Batman begins ou de Jumper pour s'en convaincre).

Cette impression de déjà-vu n'est pas cela dit le seul problème du long métrage, qui conjugue les maladresses et les errances scénaristiques à un point tel que passé la première moitié, Goyer ne trouve rien de mieux que de nous servir le bon vieux coup de l'exorcisme. Non seulement il n'invente rien sur quelques aspects que ce soit, mais en plus il n'est même pas capable de convoquer dignement les acquis de ses aînés. Si la frayeur est le sentiment recherché, il eut été intelligent de privilégier davantage l'effet de surprise, totalement absent de ce film. Un manque d'imagination et de savoir-faire consternants qui finissent par nous faire se demander comment un aussi bon acteur que Gary Oldman a pu se laisser entrainer là-dedans. Le cachet, sûrement. Quoiqu'il en soit, l'adage "sitôt vu, sitôt oublié" siert à merveille à Unborn, qui aurait effectivement mieux fait de ne jamais voir le jour.
Kelemvor

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