Bad time

Attention, la "critique" peut contenir quelques spoiler. Le mot critique est entre parenthèse car je ne juge pas que c'est une critique. Je voulais écrire une annotation sur une liste mais elle dépassait le nombre de caractère. Je publie donc mon avis ici.

Le dernier métrage des frères Safdie est à mon sens une petite déception si on le compare à son prédécesseur good time avec qui il partage beaucoup de points communs. Le problème vient de plusieurs éléments à savoir son personnage principal, son scénario et son rythme.

Côté personnage on suit un authentique trou du cul (littéralement d'ailleurs suffit de voir la scène qui introduit le personnage) mais pas le trou du cul avec un fond sympa comme certains personnages des Coen ou a la limite charismatique comme un killer Joe. Non un magnifique connard qu'on a envie de claquer. Bien entendu, les réalisateurs le savent et s'amuse avec nous de ses déboires car il l'a bien cherché, et qu'en prime il est un peu con. Par contre ça aide pas à l'immersion. Si on prend le personnage de Pattinson dans good time, il avait un côté vraiment attachant en voulant aider son frère même si il commet beaucoup d'impair.

En terme de scénario la ou good time était simple et allait à l'essentiel la ça part un peu dans tous les sens. Ça renforce certes cette sensation que le personnage ne contrôle plus rien mais ça finit un peu par lasser surtout qu il y a quelques incohérences dans le tout (au hasard comment tu appels quelqu'un quand tu es totalement nu dans ta bagnole ou le fait que certes un connard a retiré ton pari mais du coup tu le rembourses quand même vu qu'il t'a choppé 40 000 dollars).

Enfin en terme de rythme c'est un problème. Pour ressentir l'angoisse de quelques choses qu'on arrive plus à contrôler tant cela va vite, il faut s'assurer de temps en temps des respirations. La non seulement il y'en à peu mais en plus elles font remplissage que ce soit les rapports avec sa famille qui sont quasiment inutiles au récit ou cette scène ou il retourne à son appartement avec son fils qui ne sert strictement à rien.

Attention cependant, le film est loin d'être mauvais. L'ensemble du casting est au diapason (Adam Sandler prouve comme souvent qu'il peut être excellent quand il est bien dirigé), l'angoisse est quand même bien présenté avec une photographie granulé à la mean streets qui renforce le côté claustro.

Enfin que dire du climax de fin sur le match de basket ou comme le personnage principal, on est en sueur. Jamais on aura autant vibré devant un match de basket auparavant. Une magnifique conclusion pour le coup.

Au final, si le film a parfois quelques fulgurances incroyable que n'avait pas good time du fait qu'il pousse davantage le concept de la descente en enfer vertigineuse de son héros, cela le dessert le plus souvent à cause d'un manque de maîtrise dans un certains pans du métrage ce qu'on ne retrouvait pas dans good time. En espérant que le prochain opus des Safdie parviendra à se détacher de l'ombre du modèle Scorcese encore trop présent chez les frangins, pour espérer se distinguer. En attendant ça reste quand même de bonne facture.