Cherchez l'âme sœur que je ne saurai voir

Es-ce que vous savez que toutes histoires possèdent toujours des symboles ? Oui ? Alors je vous le redis. Under The Silver Lake est un film qui ne m'avait que très peu inspiré à cause de son pitch assez étonnant, mais pas engageant. Mais vu qu'il était réalisé par celui qui avait surpris son monde avec It Follows, je me suis dit pourquoi pas ? Et finalement, on a un film qui se veut le fils spirituel de Mulholland Drive en un peu plus accessible. Mais bon un peu c'est vite dit.

Réalisation Lynchienne...ou pas

Tout dans le film transpire le David Lynch ou plutôt tout transpire le Mullolhand Drive. Même acteur iconique, même cadre hollywoodien, même enquête étrange, même personnage qui se lient trop vites, mais ce n'est pas du Lynch. Le réalisateur donne un style assez absurde qui possède pas mal de plans assez bizarres et plutôt stylés. Le film possède une ambiance qui lui est propre et qui est vraiment à propos (notamment la séquence entièrement dessinée de la BD Under The Silver Lake). Le film multiplie aussi les face cam des personnages principaux renforçant la proximité qu'on avec eux (du moins au début). De plus, le film possède une ambiance de comédie burlesque la journée et une ambiance de film noir la nuit qui sembleraient dissonantes, mais non. On a un vrai Univers rythmé par l'étrangeté et la bizarrerie de la vie hollywodienne dans l'apparence de la normalité. Quant aux séquences de rêves, autant on est surpris une fois, autant les autres fois, elles nous surprennent bien moins mais sont toujours inattendus. Il y a aussi des séquences vraiment oppressantes dans le même styles des films noirs des années 70 et des films d'Hitchock. Ce film se veut totalement un vibrant hommage à ce cinéma, déjà mis à l'oeuvre grâce à Damien Chazelle. Et c'est le cas de la musique, mêlant les styles modernes et de cinéma classique.

Les tribulations de Sam

L'histoire est focalisé sur Sam (Andrew Garfield) qui un habitant d'Hollywood chômeur qui pour l'amour de sa voisine fait tout ce qu'il faut pour la retrouver. Il s'embarque alors dans une aventure pratiquement sans queue ni tête (à nos yeux) dans le but de la retrouver. On en suit un personnage naïf qui fait confiance à une théorie d'un auteur de B.D en pensant qu'à travers les symboles qui parsème la pop culture et son entourage, qu'il retrouvera les traces de Sarah alors que tout lui indique que c'est sans espoir. Sam est assez incroyable comme personnage lunaire et maniaque à la Peter Parker (et oui encore) qui pour l'amour d'une fille verra l'envers du décor pas toujours rose d'Hollywood.

Sarah (Riley Keough) est littéralement la gentille voisine sociable et belle qui est mystérieuse et qui disparaît du jour au lendemain. Elle est très secondaire et bien qu'il s'agit du but de Sam, c'est assez étonnant cette analogie avec Marilyn Monroe jusqu'à référencer les séquences les plus célèbres de Something's got to give , le film inachevé dont n'a que très peu participé après sa mort. La vérité sur sa disparition va être le point le plus tragique et triste du film.

Le reste des personnages sont très secondaires mais ont leur importance.

Allen (Jimmi Simpson) est l'ami de Sam qui participe dans toutes les soirées auquel ce dernier s'incruste. Il connaît le monde de la fête et ainsi sert de point de contact.

L'autre ami Topher Grace est un ami qui n'est relié que par le prisme de la pop culture et est un adepte des drones. Il est assez transparent mais sympathique.

On trouve d'autres personnages qui interagissent avec Sam comme Riki Lindhome, l'actrice déguisée en infirmière qui sert accessoirement de "bon coup" pour Sam qui n'est là qu'au début, Millicent Sevence (Callie Hernandez) qui semble être la clef du mystère (c'est la fille du riche qui est présumé mort), les 3 femmes qui ont pris les affaires de Sam qui sont sa seule indice de l'affaire, la fille au ballon pareil, le groupe Jésus et les Fiancés de Dracula (Luke Baines , Lola Blanc et Victoria Bruno); le compositeur totalement fou et cynique etc etc.

Le seul point dans l'univers Lynchien est Patrick Fischler , l'auteur de la BD Under The Silver Lake (oui le même acteur que le film Mulholland Drive). Le film est assez bizarre et barré au point que ses personnages et son rythme peuvent rebuter.

Film à losange

En terme d'histoire, le film est assez indéfinissable et peut être résumé comme étant, l'enquête étrange de Sam pour retrouver sa copine. L'un des gros inconvénients du récit est qu'on le vit qu'à travers Sam. Ce qui fait qu'on a un récit construit par lui. Mais c'est aussi un avantage car Sam est acteur de son propre récit. Tout dans le film fait qu'il doit s'arrêter mais sa persévérance fait qu'il n'abandonne pas et qu'à force il arrive à trouver des indices (alors que la police semble plus intéressé par son expulsion). Au final, on se pose la question est-ce que tout n'est le fruit de son imagination ou est-ce qu'en fait tout est cohérent et qu'il retrouvera Sarah. Et lorsqu'il trouve le début d'une piste qui relie sa disparition avec la mort du père de Millicent, l'histoire prend une autre dimension avec une fin vraiment triste pour tout le monde. Par contre le final est assez bizarre et énigmatique, mais logique vu que Sam a choisi quoi faire (ou pas). Bref, on a un thriller assez étonnant et déroutant avec de multiples interprétations avec une écriture et une mise en scène assez étrange mais cohérente.

Sous le lac d'argent

Le 3e film du réalisateur d'Its Follow est un bon hommage au film noir des années 60 et à la réalisation de David Lynch. C'est un film qui ne conviendra pas à tout le monde à cause des bizarreries et du rythme vraiment lent mais qui est assez drôle par moment. Du coup, c'est un oui car j'ai été perturbé et amusé par la bizarrerie et l'aspect thriller. Je me demande ce qu'aurait donné le dernier film de Marilyn Monroe