Petit cousin, un brin souffreteux et un peu maladroit, de "La grande bellezza" de Paolo Sorrentino (c'est ce que j'ai ressentit au bout d'une vingtaine de minutes, mais j'ai failli bailler j'avoue, avant de me plonger dans ce trip décalé).
"L'enquête" décousue mais assez prenante, d'un trentenaire dégingandé ressemblant plus à un ado intelligent mais glandeur qu'à un adulte, dans les larges avenues bizarrement désertes, mis à part les voitures, de la Cité des Anges, surplombées du logo toujours brumeux d'Hollywood.
Faut avoir grignoté un des biscuits d'Alice pour se plonger dans l'atmosphère glauque, traversée d'instants drôlatiques, et y rester : des personnages vaporeux et désaxés, gravitant dans des ambiances décadentes, ne semblant revivre qu'à la tombée de la nuit, comme des vampires...
Notre héros malgré lui, Sam, incarné par un Andrew Garfield très bon, se transforme en un Hercule Poirot imberbe et tente de décrypter des messages subliminaux tortueux pour retrouver sa voisine, jolie blonde évanescente (dans tous les sens du terme) qui lui a tapé dans l’œil.
Entre des potes déconnectés de la réalité, et puis elle est où, la réalité, d'ailleurs ?, des tueurs mystérieux, des disparitions inexpliquées, des putois malodorants, ça "sent" l'allusion pas gentille (hum...), des starlettes nymphos mais pragmatiques, des coyotes noctambules, des ambiances minimalistes, sauf l'appartement de Sam, on en arrive à un final étonnant qui nous laisse un sourire aussi narquois au coin des lèvres que celui de Sam/Andrew.
Et la pulpeuse Millicent/Callie Hernandez a raison : "Celui qui peut tuer des chiens peut tuer un homme"...
On s'est bien (fait) baladé/er, au choix, mais ce n'est pas désagréable :-)