Au bout de quelques minutes, on voit le truc venir : dans Under the Silver Lake, hommage littéral au film neo-noir par David Robert Mitchell, jeune réalisateur en vogue depuis le succès critique et publique d’It Follows, va multiplier, pendant plus de 2h15, les références explicites et les clins d’oeil cinéphiles. Dans l’appartement de Sam (Andrew Garfield), des posters de cinéma classique sont accrochés sur tous les murs. La même chose dans celle de Sarah (Riley Keough), sa mystérieuse voisine. Ensemble, sur le lit, ils regardent Comment épouser un millionnaire de Jean Negulesco, avec Marilyn Monroe. Auparavant, Sam couchait avec une autre fille, dont on ne saura jamais le nom (Riki Lindhome), et regardait, dans le même temps, les infos télévisuelles où est annoncé la mort soudaine d’un magnat de l’immobilier local.
La trajectoire de Sam lors de sa quête pour retrouver Sarah, malgré l’aspect retors de son parcours halluciné, est alors très simple. Il s’agira, en creux, de fuir cette paranoïa contemporaine, alimentée par une société de l’image, pour revenir vers le refuge du classicisme hollywoodien, symbolisé ici par des bunkers sous-terrains dans lesquels se terrent des fanatiques, des nostalgiques ou des âmes errantes en quête de repères. L’idée est très intéressante et le discours, quoique un poil régressif, prend le contre-pied d’une résurgence exacerbée de la culture audiovisuelle des années 1980-1990 en effectuant un bond vers des sources plus anciennes, ce tout en n’échappant jamais vraiment aux pastiches de la culture geek contemporaine.
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