L’un des derniers métronomes de l’été, c’est bien Jonathan Glazer. Sa vision frappe pour la troisième fois sous les écrans du monde. Après les retours plus ou moins négatifs de Sexy Beast et de Birth, sa dernière œuvre reprend, logiquement, la teneur maîtrisée.


L’esthétique veut une partie type documentaire, dépeignant le genre humain et son environnement. La seconde exploite la partie abstraite qui engloutit les repères similaires aux thrillers psychologique, offrant un accès « mental » chez les protagonistes. Ce modèle entend une succession de pièges qui se resserreraient en boucle, or la spirale est préférée à la linéarité du rythme.


Comme de nombreux éléments intervenant dans le film, une première réflexion s’impose, laissant les estimations initiales a posteriori.


Il ne faut pas s’étonner qu’un casting tournant uniquement autour Scarlett Johansson (Laura) ne fasse pas de bons appâts à spectateurs. Or, son image a évolué depuis, l’illustrant comme un fantasme. De son apparition en culotte pastel dans Lost in Translation (2003) à Don Jon (2013) en tenue moulante et attrayante, sa prestation devait voir le jour, permettant ainsi de promouvoir la caractéristique de son corps d’être « sexuel ».


La futilité de ce choix a pourtant permis de comprendre d’essence d’Under The Skin comme une critique sur la nature humaine. En effet, une narration classique, mais qui n’en reste pas moins sensorielle, le scénario suggère des retournements de schémas types, à défaut de ne pas en posséder un véritable. Le côté humain et sensible de ce dernier est d’un abstrait qu’il faut estimer gagner en raisonnant. L’optimisme de Glazer est magnifiquement empreint de multitudes d’œuvres passées dont David Lynch et Stanley Kubrick ont donné référence. Le son et les cut significatifs percutent l’harmonie de la routine et des cultures. Non pas un rejet catégorique d’une espèce, mais sur le point de vue émotionnel, le but est de perdre les pensées des spectateurs dans un supplice quasi identique à Laura.


Toute cet atmosphère, redondant entre le sinistre et le sombre est à perdre tout sentiment de compatibilité dans l’identification du spectateur dans l’histoire. Théoriquement, bien entendu. Mais elle s’adapte à plusieurs échelles qui entendent un ressenti purement humain. Ce sont ces moments forts et poignants que l’intérêt porte le meilleur jugement. Pourquoi séduire les hommes ?


Ce fait consiste précisément à exposer ses faiblesses. Le regard que porte l’extra-terrestre vis-à-vis de l’homme est de nature inconnue et curieuse. Sans savoir que la portée serait tragique, on ne peut banaliser ce concept, bien qu’une scène particulièrement notable ne soit en accord. C’est bien ce qui fait le mystère de ce monde, ici de ce peuple écossais. Ils se veulent contemporains, bien que l’alimentation étrangement violente à l’égard de tout inconnu.


La prédisposition physique de Johansson lui a permis de renaitre dans une « nouvelle carrière » qui semble lui convenir, bien que l’objectif d’amplifier un succès marquant soit pour le moment manquant. Cela dit, il ne tarde de retrouver Glazer en quête d’un nouveau conflit culturelle, voire innovante, et d’un autre côté de séduire un public toujours aussi prévisible que ce film a pu démontrer.

Cinememories
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le 12 juin 2017

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