Lorsqu’une société de prod a décidé de ne pas mettre le paquet sur la sortie d’une de ses grosses productions, son destin peut à présent avoir deux aspects :


• Il est racheté par Netflix et il peut espérer connaitre une certaine notoriété grâce au nombre considérable d’abonnés.
• Il sera mal vendu et mal distribué mais tout de même visible en salle pour les plus chanceux.


Et autant je suis ravi que White Boy Rick ait pu sortir en salle (115 copies seulement), autant je trouve la communication particulièrement mauvaise alors qu'aller voir ce film est une belle manière de commencer 2019. Et ne parlons pas de ce titre français (en anglais ...) des plus génériques alors que White Boy Rick était autrement plus identifiable. Bref.


La raison d’être (vu) de ce film réside dans son personnage principal. Dès la première scène où Rick et son père négocient avec le marchand d’arme, le jeune Richie Merritt crève l’écran et les dialogues sont bien foutus. En 5 minutes seulement, il y a des personnages forts, une ambiance… de la vie.
Le film de gangsters est un lieu commun du cinéma, une source d’archétypes archi-vus et revus… mais ici on a un personnage unique. Il a les cheveux gras, un duvet, une dent tous les 3 mètres… Et il parvient a être aussi convaincant qu’attachant (alors que c’est un petit con !)


Yann Demange l’a prouvé avec 71’, il sait dépeindre un microcosme social avec brio en immergeant le spectateur grâce à un ancrage géographique limpide et une ambiance réaliste. Aussi, les 80’s sont très bien retranscrites, de l’émergence de la culture hip-hop au versant lugubre des trafics de drogues de ces années là.


La thématique familiale n’est pas en reste avec ce rapport père-fils toxique (et la fille carrément abandonnée).


A la fin du film, la rédemption trop tardive de Richard est assez touchante, notamment lorsqu’il avoue à son fils avoir merdé : « Tu es mon meilleur ami Rick »... C'est bien le problème oui.


A la manière de David O. Russell, Demange parle des laissés pour compte de l’Amérique avec certes un peu de fantasme mais sans la moindre condescendance.


En somme, cela commence comme du Tarantino avec des situations absurdes (dispute du personnage de Matthew McConaughey avec sa fille, Kalash en main dans la rue) et s’achève avec l’ampleur tragique d’un Sidney Lumet.


Un petit regret sur l’éternelle phrase-de-fin-qui-explique-ce-que-les-persos-sont-devenu-pour-insister-sur-le-côté-REAL-EVENTS. Si on avait simplement vu Rick sortir de prison après un long noir, avec 30 ans de plus dans la face et 2-3 éléments reflétant une époque qui ne ressemble en rien à celle qu’il a connu lorsqu’il était jeune, je pense que l’émotion aurait été bien plus forte... Mais bon.


Contrairement à ce que sa sœur lui dit, Rick est un gangster qui a beaucoup de charme.

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le 10 janv. 2019

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