Deux ans et demi. C'est le temps écoulé entre le tournage du film Underwater et sa sortie en salles.
Surprenant au premier abord. Si on remonte le temps au moment de sa conception (avril-mai 2017), on réalise qu'un certain Alien Covenant venait de débouler en salles. Misant sur le succès du sixième film de la saga de science-fiction/horrifique, le film réalisé par William Eubank (auteur des films Space Time : L'ultime Odyssée et The signal) suivait le filon avec une variation sous la mer. Problèmes :
1) Alien Covenant n'a pas rapporté grand chose
2) Un film a déjà tenté le coup. Il s'appelle Léviathan(sorti en 1989) et c'était pas une réussite.
Bref, l'excitation est retombée vite. Ajoutez le rachat de son studio d'origine par Disney...Déjà qu'il ne sait pas quoi faire avec la franchise Alien, imaginez l'indécision pour un dérivé comme Underwater...
Finalement le voilà, arrivant sur les écrans dans l'indifférence générale. Cruel certes mais néanmoins logique si on s'en tient à ce que le film propose. C'est à dire pas grand chose. Résumons :
- Une plate-forme sous-marine qui extrait du pétrole
- Une catastrophe qui l'isole de la surface
- Une présence inconnue qui menace les rescapés
On peut difficilement faire plus limpide : hybrider Le huitième passager avec Abyss de James Cameron. Le long-métrage n'essaie même pas de faire semblant. Ne vous attendez donc pas à la moindre surprise, Underwater est en pilotage automatique du début à la fin. Rebondissements téléphonés, personnages à peine caractérisés, comportements parfois absurdes. À l'exception d'un ou deux moments de tension, le film peine à transmettre de l'émotion.
Au moins, on s'en tient à 95 minutes. C'est concis. Cela dit, tant mieux puisque l'histoire n'a strictement rien à apporter au genre. Je me rabats sur la mise en scène plutôt pas mal, multipliant les procédés pour créer le suspense (vues subjectives, montage nerveux), et les comédiens investis.
Dans le genre, Underwater se situe un cran en dessous d'un autre Alien-like, Life - Origine inconnue, à plusieurs longueurs du récent Crawl, et à 20.000 lieues sous le film séminal de Ridley Scott.
Interchangeable.