Les mesures de confinement ont-elles été prise à temps ?

Enfant bâtard d'un Abyss au bestiaire Lovecraftien, un manque cruel de vision artistique fait plonger Underwater dans un registre certes divertissant, mais tout juste passable qualitativement.

Comme Life de Daniel Espinosa avant lui, la trame principale avait tout pour en faire un pur produit d'angoisse et un digne héritier d'Alien, The Thing ou comme cité plus haut, Abyss, qui aura comme seule similitude de nous faire explorer les sombres recoins des profondeurs océaniques. Seule zone encore obscure de la planète Terre, elle est source de récits à l'imaginaire débordant, de Jules Verne en passant par les mythes de l'Atlantide, les récits de Lovecraft et plus récemment le grandiloquent Pacific Rim.

Le choix s'est ici porté sur un survival aux décors très sombres (justifiés par le cadre et ma foi bonne excuse pour son budget plutôt modeste de 65M), avec une équipe de chercheurs que je nommerais Space Sub-Marines, tant les combinaisons sont militarisées as fuck. Le film expose instantanément l’événement déclencheur de l'action, à savoir un puissant séisme qui va faire exploser tout un pan d'une station de forage abyssale et faire débuter la descente aux enfers des protagonistes, à savoir une Kristen Stewart toujours aussi incipide, un Vincent Cassel plutôt convaincant, un TJ Miller en ressort comique, et un couple trop peu traité pour être nécessaire de nommer.

L'introduction des créatures se fera au moyen d'un jeune cadavre, avec un déroulé narratif proche de Alien, permettant aux survivants d'avoir une vision de leur prédateur, avant d'être acculés et sans défense dans les eaux profondes, dans l'esprit d'un The Descent aquatique.
La force du film ne réside donc pas dans l'alchimie ni même l'acting, mais plutôt dans les péripéties qui, malgré leurs simplicités et leurs manques de créativité, restent efficaces et correctement enchaînés pour nous tenir en haleine, jusqu'au final, qui auraient mérité un budget et une vision d'auteur potable pour magnifier l'hommage à Lovecraft et à son légendaire Chtulu.
Et ce n'est pas les quelques pics à Lewis Caroll qui permettront d'apporter une dimension psychologique au film qui ne saura pas s'extirper de sa condition de survival remplissant timidement son rôle...

L'origine n'étant pas expliqué et la fin restant très ouverte, cela permettra sans doute d'amorcer une suite et de générer un clickbait virulant sur le lien éventuel de Underwater avec l'univers Cloverfield et la naissance des Kaiju estampillé Bad Robot.