Dernier film estampillé 20th Century Fox avant son changement de blase, Underwater est une semi-audace particulièrement inégale. Après M.A..L., Leviathan ou encore L'Abîme, le jeune réalisateur américain William Eubank s'aventure dans la difficile tâche de proposer un énième sous-Alien dans les bas-fonds de l'océan. Commençant comme un survival-catastrophe étouffant bien qu'un poil trop épileptique, le long-métrage tient en haleine sans laisser une seconde de répit, bien soutenu par des moments forts et imprévus.
Les personnages sont tous reconnaissables mais sans réel backgrounds, backgrounds que l'on découvrira légèrement petit à petit. Difficile donc de s'attacher à cette femme forte au passé trouble (Kristen Stewart, très convaincante), ce capitaine téméraire (Vincent Cassel, terriblement sobre et dispensable), ce comique de service exaspérant (T.J. Miller faisant du T.J. Miller), ce couple pas vraiment évident (Jessica Henwick et John Gallagher Jr.) et cet autre membre anecdotique (Mamoudou Athie). On ne saisit pas réellement leurs rôles primaires dans cette station sous-marine et leurs personnalités sont ainsi présentées au fur et à mesure.
Mais c'est surtout lorsque le film décide de confronter nos survivants à une espèce d'aliens sous-marins que l'on décroche : mal filmées, trop sombres, sans repères spatiaux, les séquences horrifiques sous tension ne marchant jamais et on devine constamment les évènements plutôt que de les vivre. Pareillement pour ce rythme en dents de scie où de trop nombreuses baisses de régime officient sans crier gare, nous privant dès lors d'un intérêt soutenu. Dans l'ensemble, Underwater reste convenable, parfois réussi et au bestiaire intéressant bien que sous-développé ou maladroit mais également un brin prévisible et sans réelle identité, restant une série B périssable et surtout peu recommandable dans le sens strict du terme.