Vivre ou survivre en compagnie de Kristen Stewart ? Ambiance ...20 000 lieues sous les mers !

Il est vrai que je me suis laissé tenter par ce « Underwater » passé il y a quelques semaines sur Canal +. La critique générale de Télé7Jours ne me laissait pas de marbre, d’autant que Vincent Cassel préfigurait dans le casting principal : que d’atouts en ma faveur pour déguster comme il se doit le film du samedi soir. J’en attendais peu, et pourtant j’ai été servi.


La première de mes raisons, si ce n’est la principale ? L’ambiance.
Poisseuse, anxiogène, délétère également. On nage en compagnie de ces rescapés des profondeurs dans les abysses de la Fosse des Mariannes, dans les Philippines, à plus de 10 000 kilomètres sous l’océan. Ces hommes et ces femmes nagent et courent dans ces fonds marins à n’en plus finir pour sauver leur peau. Ces profondeurs n’ont jamais été aussi glauques que depuis « Abyss », à n’en pas douter ! Mystère, monstres et cris d’effroi peuplent cette grande fosse dans laquelle l’Homme puise inexorablement les ressources naturelles. Ici, exit le message pompeux de x monstres tentant de tuer les rescapés uns à uns (même si le scénario n’allège pas vraiment ce cliché-là), nous sommes bien dans un long-métrage alignant une ambiance visible de nos propres yeux qui voient s’extirper une menace venue d’un monde différent du nôtre et pourtant bien présent.
Pour rendre ce monde précieux et visible, le chef opérateur Bojan Bazelli (spécialiste des films musclés : « The king of New York », « Mr and Mrs Smith », « Lone ranger ») emploie une photographie lisse, soyeuse, impeccable, un rendu esthétique arrivant parfois à se dégager de l’ensemble.
Et ce, grâce au compositeur Marco Beltrami (« Scream », « Trois enterrements », « Die hard 4 ») qui ne propose aucun jump-scare facile (ce qu’aurait fait sans aucun scrupule n’importe quel arrangeur d’aujourd’hui), mais plutôt un score lancinant, énigmatique et mystérieux. Marco garde cette magie et ses faux-semblants pour mieux nous imprégner du décor et donc des effets spéciaux derniers cris -les effets sous l’eau (tournés en studio) et la création des monstres (je n’en dirais pas davantage !).
Le réalisateur William Eubank proposant ainsi un digne film catastrophe et de monstres dans la plus pure tradition du genre tout en additionnant une ambiance sous-marine des plus remarquables.


Si je m’arrêtais là, je pourrais dire qu’il s’agit d’un film de genre intelligemment réalisé doté d’une ouverture à couper le souffle.


On ne boude malgré tout pas son plaisir dans ce huis-clos aquatique grâce au charisme de Kristen Stewart, rendant un hommage évident à « Alien » en campant cette Ellen Ripley sous-marine. Ou quand un film de 2020 tient grâce aux fortes épaules de l’interprète de « Panic room » et de « Sils Maria ». Bravo Kristen !
A ses côtés, l’indémodable Vincent Cassel (la même année, il joue pour le duo Nakache-Toledano « Hors norme », futur succès) tire son épingle du jeu grâce à son ton et son phrasé toujours impeccable. Et sa petite barbe grisonnante qui fait de lui le vétéran et donc le logique commandant de bord.


William Eubank, pour sa première mise en scène, ne rate pas sa cible, manque parfois d’envergure à cause cette fichue caméra embarquée, mais qu’importe, car ici, le secret est vite dévoilé, tel le générique de début le laisse entrevoir. A défaut de nous servir un plat d’une excellente mixture, William le réalisateur s’encombre du poids de « Alien » pour nous mitonner une excellente série B de monstres digne de « La mutante » de Roger Donaldson.
Oui, « Underwater », loin d’être le chef d’œuvre de la décennie, mérite tout de même de posséder ce final spectaculaire à souhait.
En somme : un divertissement de bonne facture. A revoir dans dix ans, ne serait-ce, rien que pour les effets spéciaux, et l’ambiance. Bonne pioche donc.


Spectateurs, si vous ne connaissez pas Lovecraft, il est encore temps d’y sombrer… !


A noter : il s’agit du dernier film de la Fox distribué avec l’étiquette Twentieth Century Fox avant son rachat par Disney. S’agit-il de la fin du cinéma -avec un clin d'oeil au septième art avec ce genre de film et le titre associé- ? Le débat ne fait que commencer… !

brunodinah
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le 31 janv. 2021

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