On ne le répétera sans doute jamais assez, mais il existe bel et bien deux types de séries B. La bonne et la mauvaise. Et il faut bien se rendre à l’évidence, au fil des suites, la saga gothique stylée aura glissé progressivement du mauvais côté de la barrière. On pensait que Nouvelle ère, sorti en 2012, constituait à ce jour un point d’orgue en terme de conflit lycans/vampires sans une once de saveur, et bien c’était sans compter sur ce cinquième opus intitulé Blood Wars. Des enjeux toujours plus maigres dont les rouages désormais usés jusqu’à la corde font rapidement tomber le film de l’ex téléaste Anna Foerster dans l’impasse. De ce côté, il est difficile de faire plus inepte, la guerre qui bat son plein entre lycans et vampires ne nous aura en effet jamais apparue aussi creuse que devant sa caméra peu audacieuse...
Vous me direz, ce n’est pas pour le scénario que l’on se déplace voir Underworld en salles (dans chaque volet, le script reste invariablement le même à quelques détails près) et encore moins pour son casting lisse et sexy dépourvu de tout charisme (on ne va pas se leurrer, dans cette saga, Kate Beckinsale a surtout occupé l’écran grâce à son sex-appeal en combinaison de cuir, et non par sa folle expressivité face caméra). La plupart des spectateurs viennent voir Underworld pour se taper des scènes d’action ludiques où ça bastonne sec dans un style largement hérité de Matrix. On en retrouve effectivement quelques unes, assez dynamiques mais sans réelles cohérences...
Pour autant, Underworld Blood Wars ne renie pas les fondamentaux plus nanardeux de la série. Si les sous-intrigues sont circonscrites au maximum, elles renardent toujours autant du goulot, tandis que le scénario ne parvient pas à s’extraire d’un conflit entre Lycans et vampires qui ne va nulle part. Difficile de réprimer un soupir de lassitude devant la vertigineuse débilité de l’enchaînement d’alliances et de trahisons. Au lieu de brasser du vide à tout-va, il serait peut-être tout simplement temps de dire stop à la mascarade, et ce, même si ladite mascarade rapporte, comme à l’habitude, ses liasses de dollars aux producteurs...