Cinq après la sortie d’Underworld : Nouvelle ère, Selene, la vampire bad ass chasseuse de lycans, est de retour. Après une tentative réussie du renouvellement de sa franchise à bout de souffle dès son second opus, la saga poursuit-elle son ascension avec ce cinquième épisode intitulé Blood Wars ?


Renouvellement esthétique



« J’ai vécu plus longtemps que je n’aurai dû. Encore une nouvelle
lune après mille ans de nouvelles lunes et peux m’importe d’être là
pour la voir. Je n’ai rien. Mon assemblée, ma fille, mon amour
disparu, et bientôt, peut être, mon existence… . Je suis traqué par
les vampires et les lycans. A présent je suis une exclue, une paria. »



C’est sur ces paroles pas franchement réjouissantes, n’augurant rien de bon pour la suite, que commence ce chapitre cinq. Chose beaucoup trop rare, et c’est dommage : voir une femme officier en tant que réalisatrice pour un film d’action fantastique. On dira ce qu’on voudra, une femme derrière la caméra, c’est signe de scènes d’action effrénées, réussies et lisibles. Punisher Warzone en est l’exemple même. Hormis le fait d’avoir inclus des bad guy aussi kitsch qu’un certain Batman et Robin, ce film était une totale réussite niveau action. Violent, trash, tout ce que le Punisher incarne dans la version papier.


Pour Underworld Blood Wars, on a beau trouver que le scénario est farfelu et que l’intrigue n’avance pas (sauf Selene qui évolue), on a beau noter un nombre incalculable d’incohérences incluant des choses que jamais on n’aurait imaginé voir figurer dans cette franchise (les humains qui avaient découvert l’existence des vampires et des lycans ne sont plus au cœur de l’histoire, l’intrigue autour de Michael qui passe à la trappe, etc…), esthétiquement, c’est toujours aussi spectaculaire, c’est fun, c’est gore, et on n’attendait rien de plus puisqu’on sait pertinemment que cette suite ne révolutionnera rien. La franchise Underworld est et restera une série de films se résumant à des combats entre des vampires et des loup-garous, le tout avec de la combinaison en cuir moulante et des gros flingues.


Si d’un point de vue scénaristique, ça respire la supercherie, c’est encore un coup sur l’esthétisme que notre film tire son épingle du jeu. C’est indéniable, les effets numériques sont bien mieux travaillés que dans Underworld : La nouvelle ère. Les transformations des lycans que j’ai critiqués depuis le début de la saga sont enfin de qualité. Quant au style visuel, il a de nouveau évolué. Le petit filtre bleu accompagnant la franchise depuis ses débuts est moins voyant, à l’ambiance punk-gothique-vampirique s’ajoute une ambiance plus « médiévale nordique». A ces décors médiévaux, on aperçoit quelques éléments futuristes (nouvelles technologies entre autre). Comme si le visuel d’Underworld Le soulèvement des lycans se joignait aux autres films Underworld. Bien entendu, sont toujours de la partie, les gros flingues pour les gun fight, et de les armes blanche bien tranchantes. D’où le fait qu’esthétiquement, c’est aussi beau que par le passé, tout en embellissant et évoluant le style. C’est ça les Underworld, ça évolue plus graphiquement que scénaristiquement. Soyons objectif, Blood War est du pur nanar souffrant pour certains du syndrome Dragon Ball Z (les fanas comprendront) mais si on le prend au premier degré, il est jouissif à souhait.


Un autre bon point à noter, et venant du traitement du personnage de Selene. Depuis l’épisode précédent, notre héroïne se montre sous un nouveau jour. Bien que la bad ass attitude coulant toujours aussi fort que depuis ses débuts, notre héroïne, complètement déchainée, qui déteste la trahison (encore plus quand elle est trahie par l’un des siens), a de nouvelles failles émotionnelles apparaissant. Sa relation avec sa fille, la disparition de son amour par exemple montre à quel point elle est vulnérable malgré le fait qu’elle essaye de masquer sa souffrance. On accentue en début de film le fait qu’elle n’as plus de but dans la vie, allant jusqu’à penser à la mort.


Malgré tout, notre héroïne, qui dans cet épisode, devra faire des choix, continue de lutter pour sa survie, toujours traquée par les vampires et les lycans. Il est bon à rappeler qu’elle ne tue pas par le plaisir, plutôt par vengeance ou pour protéger quelqu’un qu’elle aime. Kate Beckinsale, toujours aussi sexy en cuir, ne semblant plus vieillir (encore une immortelle comme Keanu Reeves et Nicolas Cage), continue de surprendre avec ces pirouettes et sa présence à l’écran. Vous qui avez vu les opus précédent, rappelez-vous que Selene est à l'image de Sangoku: toujours en quête de puissance afin de se débarrasser plus facilement du mal. Elle avait absorbé le sang d’Alexander Corvinus dans Underworld 2 et c'était mesurée à Marcus, par la suite elle obtiendra toujours plus de puissance en affrontant des ennemis toujours plus coriaces. Quand sera-t-il de sa nouvelle confrontation avec un ennemi encore plus puissant? Je vous le donne en mille: elle obtiendra de nouveaux pouvoirs la rendant quasi-intouchable. Et c’est là que vous pouvez dire que ça respire le DBZ à plein nez avec ses transformations en Super Saiyan et ces antagonistes toujours plus puissants, massifs, indestructibles et terrifiants. Juste ça suffira à faire adhérer bon nombres de nostalgiques qui peinent à retrouver tout ce qu’ils aimaient du manga ayant fait son retour depuis l’année dernière. Mention aux affrontements entre Selene et Marius rappelant l’affrontement du Terminator et du T-1000 dans Terminator 2 (le bad guy increvable, insensible aux armes à feu).


Scénario quelconque, protagonistes et antagonistes intéressants


Des petits nouveaux dans ce nouvel opus viendront donner du fil à retorde à Selene et David. Vous étiez déçu de ne pas retrouver des méchants aussi intéressants, détestables, fous et intelligents que Viktor. Blood Wars devrait vous satisfaire :
• Marius, nouveau chef des lycans qui a trouvé le moyen d’augmenter son pouvoir pour devenir temporairement un puissant hybride lycan-vampire (pas de moqueries !). On repassera sur l’interprétation plus que médiocre de l’acteur aux émotions aussi vides qu’une coquille qui s’en sort mieux en se transformant en grosse bêbête.
• Alexia, guerrière vampire (aussi appelée Servante de la mort) travaillant pour Semira, qui sera envoyée par cette dernière pour trouver Sélène et David et les emmènera à l'Assemblée de l'Est (assemblée de vampires où séjourne le conseil des vampires) après que le Conseil des Vampires est offert sa clémence à Sélène.
• Semira, une vampire ambitieuse, membre du conseil des vampires. Personnage énigmatique, sombre, élégant, distingué (supplément d’appétit sexuel en prime), digne de feu Viktor (interprété par Bill Nighy dans les épisodes 1, 2 et 3) En parlant d’envie de distribuer des gifles, n’oublions pas de mentionner cette grosse surprise qu’est le personnage tête à claque de Varga qui officie en tant que second de Semira. Méfiez vous des apparences.


Pour le reste du casting, on retrouvera Charles Dance, moins présent cette fois, et Theo James qui verra son personnage bien plus développé que dans l’épisode 4 avec une quête identitaire pour le moins passionnante et travaillée. Par ailleurs, ce nouvel épisode nous permettra de voyager de nouveau (la neige est de retour) et faire la connaissance de l’Assemblée nordique, groupe de vampires pacifistes aux pouvoirs surnaturels.


Au final, Underworld Blood Wars a beau ne pas apporter grand-chose à la franchise lancée depuis 2003, il n’en demeure pas moins un bon petit divertissement style série B avec suffisamment de scènes d’action bien foutues pour apporter de l’intérêt. Petit reproches pour les incohérences et erreurs impardonnables donnant la sensation de voguer dans un univers alternatif autre que celui que l’on connait, la durée encore trop courte, la rythmique mal dosée avec un début qui endort, de la facilité scénaristique et un montage où les coupures se sentent à plein nez. Heureusement, le jeu des acteurs avec la charismatique Lara Pulver, la sympathique évolution du personnage de Selene, les scènes d’action soignées et brutales qui ne lésinent pas sur l’hémoglobine (bonjour l’arrachage d’organes), le choix des musiques, l’esthétisme avec un joli choix dans la palette des couleurs et des effets numériques impeccables, rattrapent toutes ces erreurs pour nous fournir une suite dispensable mais sympathique. Il faudrait peut être penser quand même à conclure tout ça.

Jay77
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le 20 mars 2017

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Jay77

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