Je précise que je n'ai pas vu le reste de la filmographie de ce réalisateur, je parlerais ici simplement, sans faire de liens avec les thématiques de ces autres films, que je me chargerais de voir bientôt.
Une affaire de famille :
Tout le drame de la vie, c'est justement d'attendre un drame qui ne vient jamais.
Ou alors au dernier moment, sur notre lit de mort, lorsqu'on a déjà plus rien à attendre.
On devrait faire autre chose qu'attendre. Aimer par exemple.
Dans ce film on attend le drame, la tragédie, qui ne vient jamais.
Car la vie est la tragédie, la vie est le drame. Mais les personnages lui sont comme indifférents, liés par leurs petits destins. L'humilité les protège des désirs inaccessibles, la sincérité les éloignent des petits jeux mesquin. Ici chacun garde pour soi sa méchanceté et se garde de l'étaler à la face de la famille ou de la société.
Pas de cris, de tragédie, ont est ici à l'abri des scandales, dans la pudeur de ce qu'on devine malgré soit.
Au final ce sont les enfants qui surmontent. Ces enfants d'une intelligence vive et presque amorale pour certains. Des enfants qui font des choix, qui choisissent à qui donner leurs amours, et qui en dernière instance se sorte de leur condition en choisissant les sentiments véritables, ceux qui à la fin émergents comme des îlots de nécessité, à la place du drame victimaire qu'on attendait. La vie continue. La famille aussi.
Le travail du son est exemplaire, celui du choix des musiques aussi. Les quelques harmonies jazz bien placées sont dans le ton et donne à la mise en scène une saveur tantôt espiègle, tantôt subtile et intimiste. A tel point que certaines scènes demeureront inoubliables grâces à ces quelques notes.