En résumant (et donc simplifiant) la carrière de Cecil B. De Mille à ses deux faits connus, c'est a dire un vieux réac limite facho (pardon, on dit "républicain") qui avait toutes les peines du monde à réfréner ses envie de méga-production si possible biblique, j'en avais oublié une des facettes principales: la capacité du bonhomme à faire de bons films. 

Une critique enlevée du bougon et de son acolyte canin, doublée de mon amour désormais immodéré pour le gars Gary sont finalement venus à bout de les réticences toute droit issues de la catégorie "à priori". 

Grand bien m'en prit. 
C'est un vrai super western, plein de tout ce qu'on aime dans ce genre si riche quand il est pratiqué avec amour. Cooper crève l'écran même en chemise qui fait deux fois sa taille et chapeau de danseur flamenco; les indiens ne sont vindicatifs que parce que trahis à répétition par les blancs, et le sens de la noble aventure est omniprésent. De Mille compile trois vies (Buffalo Bill certes mais surtout Wild Bill Hickock et Calamity Jane) en moins de deux heures, tambour battant, on saute de la guerre de sécession à 1876 en un clin d'oeil, on croise Lincoln et Custer, on voit du pays (dead fuckin' wood !) et de la camaraderie à chaque coin de piste. 

Bref, un tableau presque parfait si le personnage de Calimity Jane avait un peu mieux campé. Si on sent Jean Arthur impliquée et quasi gouailleuse à souhait, son minois imperturbablement parfaitement maquillé et son manque de jurons saignants (on parle encore du code Hays ?) font de madame le point faible du film. 

En tout cas, je suis maintenant fixé: ne pas regarder un film de Cecil parce que c'est lui est une erreur que je ne commettrai plus. D'autant que ses collaborations avec Gary étant nombreuses, il aurait été dramatiquement bête de ma part de m'en passer. 

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le 11 août 2012

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le 11 août 2012

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guyness

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