De ce film, vu sur le pouce entre deux révisions - vite, vite, il faut y aller, la semaine prochaine, il ne passe plus - j'essaierai de ne pas m'attarder sur la fin qui nous a largement déçus, d'autant plus que le reste a été un fabuleux moment.

Il y a donc ce petit bonhomme en costard qui passe son travail à chercher les proches, un passé plus ou moins lointain en somme, de personnes mortes tout à fait seules et dans la plus complète ignorance, ce pourrait même être votre voisin de palier.
C'est assez triste quand on prend le temps d'y songer, et, j'avais ce désagréable sentiment, un peu embêtant d'ailleurs : ça doit bien arriver à plein de gens. (c'est le genre de chose qui peut graviter dans ma tête pendant plusieurs jours)
Des personnes, pas des gens, c'est bien autour de cela que s'articule, selon moi, la merveilleuse conscience de ce petit homme, obsessionnel (oui bon, un peu cliché ?), méticuleux, routinier, un brin jovial avec ses grosses joues, poli, prévenant, de jolis yeux verts dans la lumière, désintéressé, absolument seul et optimiste, surtout et fin de compte.

Alors pourquoi, ne pas arrêter le film à temps, je me le demande depuis que je suis sortie de la salle, et honnêtement, j'ai l'impression que ça sonne comme une lubie pour la scène finale, ou du moins le dernier plan (un peu trop ésotérique à mon goût et puis alors, en décalage complet avec le reste, si bien qu'on a l'impression de louper une marche).
Et si tout le film se tenait jusqu'à ce point précis, où le personnage est souriant au soleil sur ce foutu trottoir, il vole en éclat en à peine trente secondes, c'est fort dommage, d'autant que faire tenir debout une histoire pareille aurait pu se transformer en numéro d'équilibriste mi-figue mi-raisin, ce qui était loin d'être le cas.
Je le sentais venir comme une catastrophe et aussi parce que ça pouvait faire une boucle, ça fait bien les boucles, fermer les choses et tout ça, mais j'espérais me tromper parce que je trouvais ça grossier et bien facile.
Bon.

Sinon, tout le reste du film est à voir.

(Je me suis complètement centrée sur la fin - finalement, mais quelle injustice, vous comprenez...).
Ferreol
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le 28 janv. 2015

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Ferreol

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