Fascinante ode à la vie dans l'étreinte de la mort, Still Life nous livre le portait monotone d'un attachant héros ordinaire, modeste fonctionnaire justicier contre la solitude des défunts. Une incroyable empathie s'installe pour ce personnage, impeccablement interprété par l'atypique Eddie Marsan, lui-même enveloppé d'une solitude inconsciente, contemplation du détail démultipliant la générosité et l'implication du protagoniste pour ce qu'il fait. Optant pour un rythme lancinant et ciselé, Pasolini épouse le langage du cinéma avec succès, la rareté des mots soulevé par la répétition de quelques notes de piano, l'impassibilité du cadre nous mariant à l'intériorité dégagée. Puis le brave homme s'ouvre au monde, l'enquête vire au romantique tandis que l'ambiance change de déguisement, métamorphosant Still Life en fable aussi juste que bouleversante. La dernière image caresse alors le fantastique, ultime tableau qui alourdit notre petite boule dans la gorge, dévoilant l'unique démonstration candide de la sincérité poignante d'un réalisateur et de son personnage.


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MaximeMichaut
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le 18 avr. 2015

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