Passons sur ses idées politiques et ce qu'était Drieu La Rochelle, qui ne m'inspire absolument pas voire pire, et dont je n'ai lu aucune œuvre, pour le moment, pas même celle dont est adapté ce film dont le scénario a, pourtant, de quoi m'accrocher parce que conjuguant admirablement le fond historique avec les histoires personnelles des protagonistes. Et, a priori, je ne connaissais le film que pour le nom de son réalisateur et la deuxième nomination au César de meilleure actrice qu'il a valu à Romy.


Outre ce qui est son deuxième plus grand atout derrière ses interprètes à savoir les reconstitutions soignées d'un régime qui m'était jusque là inconnu (il faut dire aussi que l'Histoire contemporaine de la Grèce n'est pas mon point fort), un film qui m'a d'abord captivée pour sa photographie sobre mais rendant parfaitement justice à ces somptueux paysages grecs à la puissance d'évocation poétique sans pareille. Mais aussi par les dialogues de Jorge Semprun, bien que très littéraires. Et, pour une fois, seulement ensuite parce qu'il est magistralement porté par l'impeccable interprétation d'une mémorable Romy, qui prouve une nouvelle fois qu'elle n'a plus rien à prouver. Sans oublier, un Victor Lanoux qui y est la définition même de la sobriété et de touts aussi excellents Philippe Noiret et Umberto Orsini, superbement cyniques. Des portraits complexes et humains parfaitement dressés et campés.


Alors, certes, il lui reste le défaut d'avoir une narration assez déstructurée et de n'expliquer que légèrement son contexte politique. En ce qui me concerne, le premier, s'il est le défaut majeur, est quelque peu amoindri par le fait qu'on finit par s'y habituer plus ou moins. Quant à l'explication du contexte, ce n'était pas ce que je cherchais prioritairement et, de plus, l'Histoire passe au second plan ne servant que de toile de fond politique sombre à même de convenir pour cet émouvant mélo à observer tranquillement comme un cinéphile à sa fenêtre. Par ailleurs, il vaudra, également, pour la réalisation à la Granier-Deferre : simple mais maîtrisée et sachant très bien magnifier ce qu'il faut au bon moment.

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le 24 févr. 2018

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Louve d'Avalon

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