Si je ne me trompe pas, je ne vous ai encore jamais parlé de Godard sur le blog. Et pourtant, si je suis loin d'avoir vu toute sa filmographie, j'ai déjà vu plusieurs de ses films.
Une femme est une femme est son troisième long-métrage réalisé seul. De tous les films de Godard que j'ai vu, ce dernier est celui que j'ai le plus apprécié.
La majorité du temps quand je regarde un film depuis chez moi, je prends des notes sur un cahier pour y marquer tout ce qui me plait et que je trouve intéressant de retenir. Pour Une femme est une femme j'ai écrit trois pages entières (normalement j'en écris une en moyenne).
Les notes que j'ai prises concernent surtout les dialogues que j'ai trouvé tous brillamment écrits. En effet, ils reflètent à la fois la personnalité des protagonistes mais notamment l'esprit du cinéaste, son humour et une certaine légèreté qui manque aujourd'hui aux films à l'affiche.
Parmi les dialogues que j'ai relevé il y a par exemple "Tu es toujours en colère?" "Non" "Alors tu m'aimes?" "Oui" ou encore "Vous voulez que je reste?" "Oui" "Vous voulez que je parte?" "Oui" "Vous dites oui à tout c'est idiot" "Oui".
Afin de jouer ses dialogues il y a le trio Karina, Belmondo, Brialy qui fonctionne à merveille et dont on aime suivre le quotidien des personnages qu'ils interprètent.
D'autre part il y a aussi la direction artistique qui ravira tous les amateurs de comédies musicales ou de couleurs vives tout simplement. Entre le jaune, le rouge, le bleu, on se balade dans des décors aux teintes dignes d'un tableau de Mondrian. Ces couleurs se retrouvent aussi sur les costumes et en particulier sur les tenues d'Anna Karina qui m'ont évidemment fait rêvé (en particulier sa tenue de marin).
Et puis il y a la mise-en-scène et le mixage sonore qui ne cesse de déconcerter par leur modernité et leur insolence. La musique se fait alors parfois trop entendre, est coupée brutalement néanmoins cela provoque une sensation nouvelle, inédite et participe indéniablement au charme de l'oeuvre.
Enfin, il y a tous ces moments qui débordent de vitalité et de poésie comme la séquence de la dispute à la brosse à dent ou la querelle à travers des titres de livres.
Ce tout donne en somme une comédie pleine de bonnes idées, à la fois pétillante et décalée, fine et bon enfant qui ne peut que vous faire passer un agréable moment.
Sur ces mots je termine cette critique avec la phrase prononcée par Anna Karina juste avant la fin du film "Je ne suis pas infâme, je suis une femme".