Troisième long-métrage de Godard, Une femme est une femme (1961) est l’un des films emblématiques, quoique généralement classé comme mineur, de la Nouvelle Vague. Dans ce film où le couple formé par Émile et Angela (interprétés par Jean-Claude Brialy et Anna Karina) ne cesse de se chamailler, laissant de ce fait la voie ouverte à un troisième personnage, Alfred Lubitsch (Jean-Paul Belmondo), amoureux d’Angela, une scène de ménage entre les deux premiers reste particulièrement mémorable. Montrant la mésentente entre les deux protagonistes, cette scène, longue de quelque 4 minutes 30 sur un film de 84 minutes, propose un ensemble de variations sur les rapports entre entendu et montré, entre dit et entendu, entre dit et montré, entre dit et tu. Le décalage que le film opère dans ces relations génère l’effet comique de la scène, en même temps qu’il offre une expérience de cinéma déroutante pour le spectateur d’aujourd’hui comme pour celui d’hier.
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