Dans un Léningrad ravagé de l'après-guerre, le film peint le portrait de deux jeunes femmes devenues amies après avoir été camarades de guerre. Iya "la girafe" et Macha.


A Léningrad, les stigmates de l'après-guerre paraissent bien plus terrifiants qu'en période de conflit : la quête de se nourrir ou encore de lutter contre le froid sont un défi permanent. De plus, quelle triste et terrible époque où la perte d'un proche est devenue si commune, que l'on ne peut plus y consacrer de larmes : l'énergie de la survie est la seule chose qui reste, si l'on veut continuer d'avancer.


Dans ce contexte, que reste-t-il, si ce n'est que la couleur de l'espoir ? Le vert de la robe "toupie" de Macha, le vert du pull d'Iya ou encore le vert de la peinture fraîche et coulante sur les murs. Le reconstruction et la survie de ces deux personnages (balafre physique pour Macha et comportementale pour Iya), passeront par une forme de lutte et de domination psychologique, couplant attraction et répulsion. Dans ce jeu, deux actrices talentueuses se révèlent.


Une grande fille est un film lent, rugueux où l'esthétique conjugue une atmosphère froide et sombre mais pas sans une certaine chaleur, de part une constante luminosité jaunâtre qui auréole chacune des scènes. Film prenant, poignant où il est question de reparer les vivants à grand coup d'espoir.

Créée

le 18 sept. 2019

Critique lue 366 fois

8 j'aime

Alicia_87

Écrit par

Critique lue 366 fois

8

D'autres avis sur Une grande fille

Une grande fille
Grimault_
8

Le Miroir

La magie du Festival de Cannes, c’est aussi assister à des projections de films mystérieux dont on ne connaît rien en avance, sinon une image annonçant un film d’époque à la photographie alléchante...

le 17 mai 2019

28 j'aime

4

Une grande fille
Yoshii
8

D'ocre et de vert

C'est une véritable composition picturale qui ouvre « Une grande fille", découvrant en gros plan Iya, vêtue d'une blouse ocre à col vert vif, statue figée par une crise de tétanie. Puis, la caméra...

le 14 avr. 2020

21 j'aime

12

Une grande fille
nico94
8

Quelle saloperie la guerre !

Léningrad (actuelle Saint Petersbourg), 1945 La guerre est finie depuis quelques mois à peine. Après 900 jours de siège non-stop par la Wehrmacht, des bombardements incessants, des millions de morts...

le 12 août 2019

18 j'aime

48

Du même critique

Compartiment n°6
Alicia_87
8

Résilience polaire

C'est par un après-midi ensoleillé de septembre que l’édition 2021 du festival du cinéma américain de Deauville proposait de prendre place dans le Compartiment N°6 du train moscovite, en direction...

le 19 sept. 2021

34 j'aime

7

Désobéissance
Alicia_87
9

Liberté chérie

En adaptant librement le roman « La désobéissance », le réalisateur chilien Sebastián Lelio, nous offre dans son troisième film, le traitement des thèmes qui lui sont chers. Fortes,...

le 18 juin 2018

16 j'aime

12

Titane
Alicia_87
8

Les cabossés

Cinq ans après la secousse Grave, Julia Ducournau est de retour avec son second long-métrage, Titane, sélectionné en compétition officielle du festival de Cannes 2021. Son premier long-métrage a...

le 19 juil. 2021

15 j'aime