Une histoire d'amour suédoise par Elie Belhadjar

Barbie et Ken n'ont jamais été aussi bien filmé ! Ou, comment ce film fait l'apologie ou l'inventaire de tous les codes d'une société grignoté par le capitalisme, orchestré par l'impérialisme amer-woodien dont voici une liste, non exhaustive :
- La bande (de pote) et la place de la femme au sein de celle ci.
- Le flipper ou le privilège, la répétition du geste superflu.
- Le concert, la guitare. Et par extension, le Rock'.
- L'amour (le désir) !
Intégration/récupération des jeunes et libéralisation des mœurs. Création d'un nouveau model culturel dont le capitalisme a besoin pour son nouveau marché.

Le film nous plonge dans un voyeurisme permissif, parfois obscène (tant il crée un malaise en montrant ces jeunes enfants habillés comme des adultes).
Très très séduisant !

Lire Clouscard, et réaliser : le ludique, le marginal et le libidinal.

Ça m'enrage de voir qu'une telle qualité esthétique est mise au profit de cette consensualité publicitaire si imprégnée de l'idéologie capitaliste...

En essayant de créer du relief à cette histoire d'amour Roy Andersson choisit de nous montrer l'adolescence au travers d'une lutte des classes et en contradiction avec un monde adulte complétement dispersé, ravagé, barré. Je n'ai pas aimé ce regard désabusé du monde adulte au profit du cool de l'ado68jean's.

Elle n'a vraiment rien de Suédoise cette putain d'histoire d'amour.

"Se passionner pour l'anodin, c'est dire son mépris pour l'essentiel."
Nuinuit
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le 7 oct. 2013

Modifiée

le 7 oct. 2013

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Elie Belhadjar

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