Une histoire du temps qui ne joue pas avec le temps
La période de janvier est en général propice aux « films à Oscars ». C'est dans cette catégorie que le biopic sur Stephen Hawking a été référencé. Il faut dire que les biopics sont souvent privilégiés dans la course à la statuette. Alors que vaut ce film ? Mérite-t-il qu'on lui prête plus d'attention que sa dimension purement technique ?
Et bien, non. Certes, le film est intéressant, mais il n'arrive pas nous transporter comme d'autres biopics ont pu le faire. En suivant l'histoire d'un docteur ayant travaillé sur le temps de manière rigoureuse, on regrette que le montage soit aussi plat et linéaire. Il aurait été beaucoup plus intelligent de modifier la chronologie, pour donner un rythme bien moins lourd que ce qui est présenté. Car si le film se suit sans trop de difficulté, certains passages souffrent d'un manque de dynamisme, qui aurait pu être gagné lors d'autres scènes.
Eddie Redmayne offre une véritable prestation à noter, mais le reste du casting a du mal à suivre, notamment Felicity Jones. Les détails de Stephen Hawkins y sont bluffants, et on regrette que les autres personnages n'aient pas eu la même attention. Cela en devient très perturbant lorsque l'on réalise que certains personnages ne sont pas vieillis. On passe ainsi de Jane dans les années 60 avec un visage assez similaire à celui des années 90...
L'un des traits très intéressants du film, c'est la vulgarisation des théories d'Hawking. En proposant des parallèles et des morceaux choisis de ses textes, le tout est compréhensible par tout le monde et on ne se perd pas dans les différents termes plus techniques.
Le premier générique final est de toute beauté. En alliant de manière réussie les différents moments du film et ce qui y est évoqué, il arrive à continuer à nous émouvoir.
Intéressant pour les amateurs de science et pour la performance de son acteur principal, le film n'arrivera pas à marquer le temps à cause d'une réalisation plate et de différences de traitement.