Avis nuancé...

On se laisse guider espérant saisir la psychologie des personnages dans toute sa complexité.

Atteinte d’une maladie grave, Laura décède laissant derrière elle un mari, une petite fille de tout juste quelques mois, et une meilleure-amie. Claire a fait la promesse, « à la vie, à la mort ! ». Elle veillera sur David et Lucie, quoi qu’il arrive. Cherchant à faire le deuil du souvenir de Laura, Claire découvre chez le père de la petite Lucie, une part de féminité assumée jusqu’alors dissimulée. Elle décide de prendre part à ce qu’elle imagine n’être qu’un jeu jusqu’à ce que la situation lui échappe…

La première partie de ce long, signé François Ozon, laisse la sensation d’une mise en scène un brin exagérée, si bien qu’on est amené à se demander si c’est dû au scénario lui-même ou bien à la performance des acteurs qui laisserait à désirer. Mais, à mesure que la pellicule se déroule, la relation qui lie Claire et David se complexifie et l’on est alors pris dans l’univers d’Ozon, à la fois insolite, énigmatique et déroutant. On se laisse guider espérant saisir la psychologie des personnages dans toute sa complexité. Mais, même si l’on parvient à rassembler certaines pièces du puzzle, il faut dire qu’à l’instar de Jeune et Jolie (le précédent film du réalisateur), Une Nouvelle amie nous laisse à interpréter un certain nombre d’ambiguïtés. Pour ce film, le réalisateur a fait appel à un casting inédit : Romain Duris (David), Anaïs Demoustier (Claire) et Raphaёl Personnaz dans le rôle de Gilles, le mari de Claire. Étonnante prestation que celle de Romain Duris qui use parfaitement de ses mimiques habituelles pour ce rôle. On retrouve dans son interprétation ce brin de folie qu’on lui connaissait dans Le Péril Jeune, et il faut admettre que cela fait du bien de voir Romain Duris sortir des sentiers battus !