Un de mes films d'adolescence, tout simplement. En même temps, quand vous voyez à 15 ans une certaine Salma "Satanico Pandemonium" Hayek se trémousser sur une musique lancinante (After Dark du groupe Tito & Tarantula, exceptionnel morceau d'ailleurs) avec un python qui serpente à limite de la métaphore sexuelle, ça ne peut qu'attiser certains désirs et marquer les esprits.


Mais s'il n'y avait que ça... Un cocktail sans concession d'action, horreur, comédie et même série Z assumée, une sorte de road movie qui démarre comme un western moderne, un tout plus que succulent qui se savoure sans faim. Et qui a surtout a très bien vieilli, qui peut s'adresser à toutes les générations et ce même encore aujourd'hui.


L'ensemble se veut également un bel hommage aux films de Romero ou Carpenter, les acteurs s'y amusent et cela se sent jusqu'à la présence atypique d'un Quentin Tarantino qui se révèle ainsi d'autres talents. Quant à George Clooney, il y campe selon moi son meilleur rôle, celui d'un Seth Gueko en mode anti-héros badass mais sans plus et aux répliques ciselées, rien à envier au Kurt Russell des films de Carpenter en somme.


Bref, si certains osent le classer dans les nanards certes marquants mais critiquables, j'ose ériger Une nuit en enfer parmi les films cultes d'une époque dorée : les années 90 et leurs derniers excès assumés avant une entrée dans les années 2000 bien plus (trop ?) sages et politiquement correctes. Ici on n'oublie pas d'enfoncer certaines portes ouvertes et de désacraliser plus d'un dogme afin de rendre cette oeuvre unique, déjantée, tout en étant au final cohérente avec des personnages bien trempés et un scénario loin d'être simpliste malgré ce que l'on pourrait croire.


Merci donc à Robert Rodriguez, réalisateur tant sous-estimé et mal aimé dans le milieu mais qui rate rarement le coche. Il faudra d'ailleurs certainement que je revienne un jour sur son The Faculty, bien plus décrié d'ailleurs, et que je ne suis pas loin de classer dans la même catégorie qu'Une nuit en enfer...

JuDeMelon
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films et documentaires vus (ou revus) en 2022

Créée

le 24 déc. 2017

Critique lue 385 fois

JuDeMelon

Écrit par

Critique lue 385 fois

D'autres avis sur Une nuit en enfer

Une nuit en enfer
Gand-Alf
9

Satanic cocksuckers.

Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi Quentin Tarantino et surtout Robert Rodriguez s'échinaient encore à rendre hommage au cinéma Grindhouse (que ce soit à travers le diptyque "Death Proof" /...

le 30 sept. 2013

82 j'aime

4

Une nuit en enfer
NeeKoh
9

Defends-toi Sex Machine !

Tout d'abord je voudrais défendre ce film de la manière suivante - quoi qu'ici il n'a pas besoin d'être réellement défendu vu sa bonne note moyenne - Une Nuit en Enfer n'est pas un nanar mais un...

le 11 juin 2011

53 j'aime

5

Une nuit en enfer
Hypérion
8

Dialogues cultes puis hémoglobine & tripes

Scénario de Tarantino, Rodriguez à la caméra. What else ? Mais poursuivons un peu. Le film se découpe clairement en deux. D'un côté, on a la cavale des frères Gecko braqueurs de banque, prenant en...

le 25 avr. 2011

32 j'aime

5

Du même critique

La La Land
JuDeMelon
8

Ne jamais dire jamais...

Quand La La Land est sorti avec toute la hype autour, je m'étais bloqué d'emblée sur le côté comédie musicale et "film putassier à Oscars", tant est si bien que je ne m'y suis jamais intéressé et que...

le 13 janv. 2018

7 j'aime

3

Le Cinquième Élément
JuDeMelon
8

Pour l'honneur !

Ah, le tant décrié Luc Besson, à la croisée des chemins avec ce film sorti en 1997. Pour beaucoup, le début de sa descente aux enfers... Pour d'autres, la continuation d'une carrière au top et,...

le 26 oct. 2017

7 j'aime

L'Année du requin
JuDeMelon
7

Maja 1ère

Sous couvert une nouvelle fois d'un postulat horrifique et décalé, le duo Boukherma se sert de son propos pour en faire une satire sociale sur fond dramatique, avec en toile de fond un personnage...

le 9 août 2022

4 j'aime