Les vampires, ça n'existe pas !
Deux frères recherchés par la police prennent en otage un père de famille et ses deux gosses afin de passer la frontière mexicaine. Pendant une heure, le film tient extrêmement bien la route, les acteurs sont très crédibles, et le duo Clooney-Tarantino est efficace. Une Nuit en Enfer ressemble d'ailleurs à un film de Tarantino, avec des scènes sanglantes entrecoupées de dialogues entre les différents protagonistes. ça m'étonne pas que Tarantino et Rodriguez aient fait des films ensemble par la suite, les deux sont des esprits complètement barrés, ils étaient faits pour s'entendre.
Le problème est que le film se perd une fois que le sujet principal du film vient à être abordé: les deux fugitifs et leurs compagnons de fortunes se trouvent en effet confrontés à une horde de vampires. Et à partir de là, le film part complètement dans un délire, qui est assumé, certes. Mais quand les effets spéciaux ont très mal vieillis, le film perd complètement de son intérêt. C'est moche, et malgré les efforts de réalisation pour apporter une certaine dynamique au film, on n'arrive plus à prendre le film au sérieux. Oui je sais, Rodriguez a fait un film qui ne doit pas être pris au premier degré, ok, mais y'a quand même certaines limites (c'est vraiment too much quoi).
Cependant, le film arrive à nous surprendre une dernière fois, où on ne l'attendait plus: exploitant au maximum l'idée des vampires, le film prend tous les clichés existants (eau bénite, croix, pieux dans le cœur etc.) et les acteurs prennent un pied terrible à essayer de tuer du vampire. La scène finale est particulièrement réussie, où même les effets spéciaux arrivent à nous faire oublier l'espace d'un instant que le film a plus de quinze ans (alors qu'au début du film, on n'y croit pas une seule seconde, avec des vampires à la Buffy). Keitel et Clooney sont énormes.
Bref, si le film a pris sacré coup de vieux, il reste quand même assez divertissant, si l'on accepte le fait qu'il ne se prend pas au sérieux une seconde et qu'il est constamment dans une certaine auto-dérision, comme s'il voulait parodier tous les films du genre de l'époque.
A voir au moins une fois donc, pour un Clooney défonçant des zombies avec un marteau-piqueur-pieux.