Tiré d'une histoire vraie, le dernier film de Ron Howard aurait pu permettre au réalisateur du Grinch, d'Apollo 13, de Cocoon, de Solo A Star Wars Story ou encore de Da Vinci Code de se renouveler (ou de développer une personnalité particulière, qui sait).
Hélas, ce portrait de l'Amérique profonde ressemble à une accumulation de clichés et j'ai eu du mal devant le film à ressentir une vérité ou en tout cas de l'émotion dans ce film.
Déjà, parce que ça n'aide pas, il y a ce choix de Glenn Close et d'Amy Adams dans des rôles principaux. Le film nous montre au générique de fin à quoi ressemblaient les vraies personnes, et effectivement c'est ressemblant, sauf que le maquillage est plutôt grossier je trouve. Je n'ai pas eu cette impression avec Scandale sorti l'année dernière qui maquillait également ses actrices pour qu'elles ressemblent aux journalistes et animatrices TV qu'elles jouaient. De plus, si évidemment un bon acteur peut tout jouer (et elles jouent bien même si leurs personnages sont écrits de façon assez clichée), je pense que le film aurait gagné à dévoiler des talents en prenant de vrais acteurs rednecks inconnus au bataillon avec des gueules plutôt que de prendre des actrices très connues et plus ou moins glamour pour les rendre laides. L'acteur qui joue le gamin ne s'en sort pas mal non plus cela dit.
Je trouve que visuellement en dehors de ces maquillages c'est plutôt pas mal, même si évidemment le gamin à Yale ça fait un peu tâche parce que bon, vous comprenez, ce n'est pas son milieu naturel. Le film est long et cette longueur semble forcé, tout comme la façon dont le récit est construit avec ces allers-retours dans le temps vus et revus pour gonfler artificiellement l'attachement qu'on pourrait porter aux personnages.
Ça manque de saveur, de propos, c'est juste un type qui a réussi alors que rien ne l'y prédestinait, mais qui doit de nouveau affronter son passé une fois adulte. Et quand c'est fait de façon aussi quelconque, on l'oublie vite.