Excédant à peine la durée d’une heure, Une simple histoire apparaît comme un film fragile, tant par son casting composé d’acteurs non professionnels que par sa réalisation au budget probablement très limité. Cette première perception est renforcée par un tournage en 16 mm réalisé en noir et blanc et en décors naturels, en l’occurrence ceux du Paris de la fin des années 50.
En visionnant ce film de Marcel Hanoun, nous pensons au cinéma de Robert Bresson d’autant que le scénario déployé relate un fait réel. C’est celui d’une Lilloise flanquée de sa jeune fille cherchant du travail dans la capitale et dont le passé ne nous sera pas révélé. Au fil des jours et du décompte de ses maigres économies, l’héroïne raconte ses errances. Ici, la narration se fait récit par l’intermédiaire d’une voix-off décrivant tous les faits et gestes filmés et, au-delà, reformulant ou répétant tous les dialogues.
Nous pouvons imaginer que Marcel Hanoun a opté pour ce procédé pour souligner l’isolement de son héroïne dans une ville qu’elle ne connaît pas et comme et étrangère d’un monde perçu à travers un roman-photo ou derrière la vitrine d’un concessionnaire automobile. Mais cette structure narrative rigide, la rareté des commentaires sur l’état d’âme du personnage et les plans très majoritairement fixes imposent une distance entre le film et les spectateurs finalement étrangers aussi à l’histoire racontée. La fin elliptique d’Une histoire simple achève ce contentieux travail de distanciation.

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le 8 avr. 2018

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