Terrence Malick, philosophe et poète

Une Vie cachée, le dernier film de Terrence Malick faisait partie de la sélection officielle du 72ème Festival de Cannes, et à juste titre. Cette biographie cinématographique s'attache à raconter l'histoire d'un homme libre, Franz Jägerstätter, paysan autrichien qui refuse l'allégeance à Hitler en 1938, ce qui le mènera à l'échafaud en 1943 à Berlin.
Terrence Malick renoue avec la philosophie et la poésie dans ce film en deux parties de 3 heures qui fait oublier "les beaux écrans Windows" (dixit François Civil) de The Tree of Life.
La première partie - la plus belle et la plus poétique - transporte le spectateur dans un monde teinté de nature et de couleurs. Avec au centre, ce couple follement amoureux, Franz et Fani ainsi que leurs 3 jolies petites filles qui courent dans ce paysage apaisant. La musique est belle, le bonheur est là - dans ces champs - dans lesquels ce couple s’épanouit alors que la guerre se prépare. Mais,le réalisateur penche sa caméra - comme pour manifester le basculement philosophique et moral qui perturbe Franz. Ses idéaux face au régime hitlérien, la résistance plutôt que la soumission volontaire - seul à voter contre l'Anschluss dans son village.

C'est là que le film sombre dans la deuxième partie, Franz se retrouve en prison, subit des violences physiques et des pressions psychologiques pour se soumettre. Il ne le veut pas et ne le fera pas. Il choisit la résistance au nom de ses croyances, sachant que la seule issue reste la mort.

Finalement, Terrence Malick aborde des sujets de conscience : la croyance peut-elle mener à la mort ? L'amour compte plus que les idées ? Suis-je prêt(e) à mourir pour mes croyances ? Aurais-je résister ? Faut-il se révolter ou se soumettre ?

Un film d'une grande intensité.