Unanimement salué à Cannes, le nouveau film de Terrence Malick est assez pesant. Pesant d'abord par sa durée, trois heures, qui a une forte tendance à s'étirer, s'allonger, le film ayant un rythme lent. Pesant ensuite par son ambiance, les montagnes autrichiennes devenant oppressantes pour le spectateur au fil du métrage, l'oppression amplifiée par la suite dans la deuxième moitié du film avec les diverses prisons. Cette pesanteur n'empêche cependant pas le film d'avoir une photographie et une réalisation magnifique, chaque plan est millimétré pour avoir l'air d'une peinture, Terrence Malick peint l'histoire qu'il raconte avec sa caméra. Cependant, bien que la démarche artistique soit intéressante, on ressent presque un certain nombrilisme du réalisateur, qui fait durer la chose jusqu'à l'épuisement, on pense notamment à la fin du film, qui n'arrive pas alors que ressentie de nombreuses fois dans les dernières scènes. On sent une histoire peut-être un peu courte pour les 3 heures prises pour la raconter au spectateur. Le film reste cependant extrêmement intéressant, que ce soit d'un point de vue philosophique ou cinématographique, posant la question du sens du sacrifice et de l'étendue de son utilité.