L’osmose et l’harmonie initiales que Malick nous dépeint à travers la quintessence du Tyrol autrichien présente une communauté qui fait corps et qui se suffit à elle-même.
Or la guerre et les conflits sont inhérents à la condition humaine. C’est alors que la relative allégeance de l’église à Hitler nous questionne sur la notion de bien et du mal.
Le protagoniste principal, porté par August Diehl, symbolisé par ses actes et sa foi, le sacrifice des Temps Modernes.
Le rythme des saisons qu’on pensait immuables s’interrompt brutalement alors que la Gestapo, avec le soutien moral des institutions environnantes, s’établit.
Pourtant, le retour perpétuel des saisons, imagé par la neige hivernale et la moisson estivale est inébranlable, face au caractère éphémère du Nazisme. Ce dernier, fugace et brutal, parvient tout de même à interrompre cet équilibre familial et societal.
Si la famille, portée par un amour inconditionnel et charnel survivra, la société, elle, périra, faisant écho à l’Amérique de Trump et au Brésil de Bolsonaro, pendant que la lumière ; baignant la cellule du futur condamné d’une chaleur réconfortante, restera.
Cette lumière, exprimée par notre foi en l’humanité et en la nature, peut-elle s’étendre à une unité et une universalité?
Les Chamois Cinéastes