Corps en sursis
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Puisque Thierry de Peretti désire rester discret sur le phénomène de la violence en Corse, parlons d’autre chose. C’est une révolte ? Non sire c’est une révolution. La réponse de Liancourt à Louis XVI marque la connaissance de l’époque de ces mouvements enragés cavalant sans guide mais pas sans meneur. Le meneur abattu, roué, pendu, l’Etat dispose de quelques années en attendant la prochaine révolte. Sans idéologie, une Jacquerie se livre à la merci des caïds encouragés par un Etat pyromane, pompier et amateur de cendres. Elle le renforce. La Révolution est une autre affaire. Elle ambitionne le remplacement d’une classe dirigeante par une autre et non uniquement l’accaparement de ses biens. Pas un homme des hommes, des idées, un projet de société (souvent aussi bancal que celui qu’il projette de remplacer). Avec de simples révoltés, la royauté aurait pu dormir sur ses deux oreilles. En ce matin de 1789, Louis XVI comprit que le temps des monarques était passé. Le héros révolté de « une vie violente » tombera mais cette vague rumeur insulaire ne réveillera pas la République : ce n’est qu’une révolte enragée cavalant sans guide mais pas sans meneur. Les révolutionnaires, les vrais tirent les ficelles, commanditent et préparent les élections de 2014-2015. Triste et déprimant tableau de la disparition des idéologies, de la soif de mort de la jeunesse et de l’appétit de postérité de ses ainés qui l’envoient se faire tuer au nom d’une indépendance de prétexte ou d’un dieu anhédoniste. Le film ne dit rien. Thierry de Peretti se garde de filmer ce qu’il pense. Film silencieux mais pas muet qui, selon la tradition insulaire parle sans dire jamais rien. Un film phraseur dont le vide nous prévient toutefois que la prochaine révolte attend son heure.
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le 20 août 2018
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