Venez les bourrins, c'est par ici ! Regardez, on a déjà Mr Méchant et bossniger qui se tirent la bourre l'air conquis tandis que ce dernier lâche sans vergogne son 10 à la figure du stoïque moyen. Venez qu'on vous dit !
Franchement, ça fait bien longtemps que je ne suis plus l'évolution misérable de la franchise Universal Soldier, mais par l'odeur du bourrin frétillant alléché et pour Jean-Claude et Dolph, je me devais de voir ce qui est donc comparé au film d'action de l'année aussi vivement que certains en clament le trophée pour The Raid.
Les gars de John Hyams, fils de Peter, ont moins de tueurs martiaux que dans The Raid, ça d'accord, mais eux au moins tiennent un minimum d'ambiance, un script moins débile, et l'action a clairement son mot à dire. Ouais, on parle bien d'une énième suite de Universal Soldier, je sais, j'y ai pas cru non plus. (J'aime bien The Raid mais bon, cf critique.)
Rien de bien incroyable niveau histoire ne rêvons pas, on peut même dire que souvent, quand la musique ambient pulsative démarre, c'est qu'il va y avoir une scène inutile et molle du genou où notre héros va marcher au ralenti la tête embrumée. Mais il y a bien une (tentative d') ambiance. Quelques idées de cadrage parviennent à faire passer le creux du calme comme la vue subjective et plus généralement une histoire tel un reboot sombre de l'original empruntant une autre voie plus moderne, plus pesante à la Old Boy (avec Amnésie, mystère et twist à deux balles), pas prétentieux pour autant, quelques hommages bien sentis aussi. C'est pas la gloire mais c'est loin des derniers navets dans lesquels ont traîné les deux papys de l'action mondiale.
Ne pas venir pour Jean-Claude et Dolph pour autant, ils ne font que deux caméos et un final chacun. Ils servent davantage de passage de flambeau. Le héros, c’est Scott "Undisputed" Adkins, sorte de sosie bodyduildé de Ben Affleck. C’est pas plus mal parce qu’il a un discret mais très joli spinning front kick et une attitude très bien tenue alors que nos deux doyens ont toujours de sacrés gueules et ne déméritent pas mais peinent un peu plus à se la péter athlétiques désormais. Néanmoins, superbe maquillage macabre Vaudou gourou aka « je fais mon Marlon Brando dans Apocalypse Now » pour Jean-Claude. Des tentatives de plan séquence de fight, une poursuite en bagnoles formellement un peu différente. John Hyams ose et ça fait plaisir.
Plus sérieusement, on se croirait par moment dans un Cat III américain, presque une renaissance du petit film d’action sale avec de nouvelles contraintes de violence accrue.
Parce que le mieux, non sérieux, le truc, c’est le barbu. O_0 Le barbu quoi ! C’est l’attraction du film. Les plus belles scènes de bourrrrrin, mais bourrin quoi, y a pas d’autres mots, du saignage, du cognage jusqu’à la lie, c’est avec le barbu, incarné par Andrei Arlovski (non, pas Andrei Tarkovski, c’est pas ici), star du freefight de son état, dit le Pitbull. Notamment, la scène du fusil à pompe, et la scène où Scott Adkins a son reckoning et le bourrrrrine, mais tranquille niveau de violence d’un The Raid. Martialement minimal mais percutant, efficace et saignant, avec une horde de bodybuildés fous et d’armes blanches ou automatiques en bonus.
Tout comme les Indonésiens et les Thaïlandais, les frappes sont souvent les mêmes s’il faut pinailler. Et c’est moins technique et non stop que les asiatiques clairement. Mais les gars ont compris qu’on était passé au niveau au dessus. Maintenant, il faut l’action, le montage ET la bidoche. John Hyams y ajoute sa touche d’atmosphère pseudo Lynchéenne non négligeable. Mention pour la scène d’intro en forme d’avertissement : ça va être gratuit et entendu mais on va y aller à fond et jusqu’au bout.
Bourrins de tout poil, unissons-nous, Jean-Claude va nous laver le cerveau.