Upgradant.
Upgrade est une sacrée bonne surprise. Dans le marasme des films Netflix, des films DTV, ou des navets/nanars que l'on peut rencontrer au fil de nos visionnages, Upgrade arrive comme une bouffée...
Par
le 7 oct. 2018
27 j'aime
23
Acteur de seconde zone à ses heures, Leigh Whannell est surtout un scénariste et un producteur reconnu pour son travail sur la saga des Saw et au côté de James Wan sur les Insidious dont il a d’ailleurs mis en scène le 3ème volet. Au vu de son appétence pour l’horreur et le fantastique, on ne s’attendait pas à retrouver le bonhomme du côté de la science-fiction et pourtant, Upgrade s’inscrit parfaitement dans sa filmographie et s’avère être une excellente surprise.
Bon disons-le clairement, malgré son point de départ très rigolo (un quidam rendu paraplégique suite à l’assassinat de sa femme se voit implanter un système d’exploitation particulièrement retors et qui va l’aider dans sa quête de vengeance), le script d’Upgrade ne brille pas par son originalité et ressemble à un épisode lambda de Black Mirror avec ce que cela induit de bonnes idées mais aussi de poncifs et de lieux communs sur les méfaits de la technologie. Ainsi, si Whannell explore quelques thématiques intéressantes (le transhumanisme, la destruction des emplois manuels par les machines…), il manque clairement de finesse dans leur traitement et rend son film prévisible (un twist cramé à 50 kilomètres) à l’image d’un dénouement nihiliste mais éculé.
Heureusement Upgrade a pour lui une mise en scène inventive et d’excellentes idées de direction artistique qui semblent tout droit sorties d’un épisode de Deus Ex (flingues dans la paume des mains, nanomachines vicelardes, etc.) ! Par ailleurs, le film possède un ton délicieusement eighties avec son humour de sale gosse et l’ultra-violence réjouissante de ses morceaux de bravoure. C’est bien simple, on a parfois l’impression d’être devant un Verhoeven de la grande époque, notamment avec l’évolution très ironique de la relation entre Grey et son IA ou des mises à mort bien gores qui feront le bonheur des viandards. Bien aidé par l’abattage de Logan Marshal Green qui livre une performance à mi-chemin entre Stanley Ipkis et Alex Murphy, Whannell s’arrache pour transcender un budget qu’on devine très serré et on sent bien qu’il n’a pas pu mettre toutes ses idées à l’écran.
Upgrade est donc une série B très recommandable qui ne se prend finalement pas trop au sérieux et c’est tant mieux. Une véritable Madelaine de Proust pour les nostalgiques de ces œuvres de science-fiction punks et méchantes qui pullulaient dans les années 80 et au début des années 90. En plus, bien que ses sources d’inspiration soient évidentes, Whannell a le bon goût de ne pas tomber dans le nostalgisme racoleur ce qui n’est jamais gagné avec les œuvres aussi référentielles. Un petit film jouissif comme on en voit hélas trop peu et dont la distribution en salle minimaliste témoigne de l’aseptisation du cinéma de genre moderne…
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 11 oct. 2018
Critique lue 222 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Upgrade
Upgrade est une sacrée bonne surprise. Dans le marasme des films Netflix, des films DTV, ou des navets/nanars que l'on peut rencontrer au fil de nos visionnages, Upgrade arrive comme une bouffée...
Par
le 7 oct. 2018
27 j'aime
23
Scénariste de talent, acteur de seconds rôles et producteur au nez fin, Leigh Whannell reste surtout connu pour sa collaboration avec James Wan, les deux amis ayant initié avec Saw au début des...
Par
le 1 janv. 2019
20 j'aime
7
Parfois, il m'arrive de faire les choses dans le désordre. Mais ce n'est pas (toujours) ma faute, croyez-le bien, cher(e)s abonné(e)s. Tiens, Upgrade, par exemple. C'est pas pour dire, mais encore un...
le 18 avr. 2020
20 j'aime
5
Du même critique
Après une première trilogie cohérente et globalement réussie (on oubliera volontairement le spin-off raté avec Jeremy Renner...), on pensait que le duo Damon / Greengrass volerait vers d'autres...
Par
le 10 août 2016
39 j'aime
6
On ne va pas revenir sur tout le cirque politico-médiatique engendré par The Interview car n'en déplaise aux naïfs qui y voient une violente charge politique et aux hipsters qui dénonceront une...
Par
le 25 déc. 2014
36 j'aime
3
Il est très difficile pour moi d'être objectif concernant Ghost in The Shell sachant que les films de Mamoru Oshii et la formidable série Stand Alone Complex ont été de véritables traumatismes geek...
Par
le 29 mars 2017
35 j'aime
2